tag:blogger.com,1999:blog-62124260207309606762024-03-05T10:00:37.005+01:00Bamboo RepublicBamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.comBlogger76125tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-48575468678308108892009-09-01T22:51:00.001+02:002009-09-01T22:52:57.327+02:00Closing<div style="text-align: center;">Voilà, c'est là, maintenant:<br /><br /><a href="http://archipelsdevie.wordpress.com/">Lamparo</a><br /><br />"Viendez nombreux. Please."<br /></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-44191144415799915892009-08-12T15:18:00.002+02:002009-08-12T15:22:27.455+02:00Où Satie rime avec délire, divagation, association aléatoire d'idées, et photographie (mais c'est moins flagrant)<div style="text-align: justify;"><span style="font-size:85%;">« Ouvrez la tête. »<br /><br />Prenez le tableau magrittien que voici : l’écolier près de la fenêtre, les yeux embués de soleil, la moitié supérieure du crâne ouverte, d’où s’échappe d’une cage, un oiseau. Pascal Quignard parlait de hache. Kateb Yacine parlait de couteau. Partout, la naissance est un phénomène violent, douloureux même. Je me souviens que toutes les naissances que j’ai pu vivre ont été accompagnées, pour leur part, d’un sous-phénomène de la violence, celui de la nausée ou d’un spleen très profond, quoiqu’incapable de se dire lui-même. Le vague sentiment d’un haut-le-cœur dans l’avion qui emmenait aux Etats-Unis s’est reproduit presque à l’identique lorsqu’il fallut le voyage aller-sans-retour dans le chemin inverse, vers la Belgique. Plus matériellement, la naissance du petit frère – ce fut la nausée liée à la maladie de la mère ; le vague sentiment que quelque chose se terminait là-dedans autre que ma période d’enfant-reine ; peut-être déjà le pressentiment qu’il y avait un fantôme entre lui et moi. Même les premiers essais véritablement sérieux dans le domaine de l’écriture : ce fut un poème sur un tableau de Hopper, première année en Belgique, premier mois de 3ème. Ecrivez, à partir du tableau suivant, un extrait de roman, une pièce de théâtre, une réflexion critique, et si vous le voulez, un poème. Le poème arriva tard dans la nuit, dans une chambre qui n’était pas (et ne serait jamais) la mienne : un puits de fatigue. Ce fut aussi une série de poèmes sur les Trois Gymnopédies de Satie : le premier brouillon fut rédigé en voiture, quelque part entre Campan et le Pic du Midi, avec une impression de malaise indéfinissable qui fut dissipée une fois sortie de voiture.<br /><br />« Seul, pendant un instant. »<br /><br />Ce qui importe, pendant ces moments de naissance, c’est que finalement, on est seul, autant qu’aux moments de mort. Instant fugitif, certes, mais qui creuse toujours un peu plus une plaie, un abîme, un vertige, un vide. Dès lors, les déracinés sont toujours en proie à un vacillement perpétuel ; véritables équilibristes des falaises, ils ont connu tellement de naissances (et donc autant de morts) qu’ils savent que tout le sens peut tenir à un coup de ‘d’…<br /><br />« Superstitieusement. »<br /><br />On peut en effet chanceler devant un lancer de dé(s). Si Dieu est un fumeur de havane, il peut également être un grand joueur ; et qui sait si nous ne sommes pas sortis tout droit de la roulette russe. [A propos, pour traduire un dé en anglais, on dit souvent ‘dice’ – alors que cette forme n’est normalement que le pluriel, le singulier étant traditionnellement ‘die’. Etrange homophonie.] Pur hasard ou produit nécessaire d’une combinaison de paramètres qui, s’ils étaient entièrement prédéterminés, ne laisserait aucun doute sur le résultat du lancer ? Le cas échéant, on revient à Mallarmé. Un coup de dés jamais n’abolira le hasard.<br /><br />« Postulez en vous-même. »<br /><br />Postuler, ou faire le vide, pour mieux plonger. La répétition incessante (« Pour se jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses ») pour mieux faire le vide ? (Vexation.) Ou bien faire le « blanc » (Socrate). Il s’agit avant tout de reconnaître notre complexité interne. Si nous avions la chance (ou le malheur) d’être une simple vexation, reproduite à l’infini (840 fois peut s’en rapprocher), les choses seraient certes plus simples, mais alors peut-être seraient-elles aussi trop cliniques, trop nettes, trop prévisibles.<br /><br />« Très perdu. »<br /><br />Si vous l’êtes à ce point, je le suis tout autant que vous (l’intuition est là, dirait mon professeur de philosophie, mais bigre ! quel manque de clarté !). Si vous ne l’êtes pas, je vous suis reconnaissante d’avoir tout suivi. « Ouvrir la tête », il faut le faire, et nous avons déblayé du chemin, mais il reste encore pas mal de ronces et d’orties là-dedans, de liserons qui, tout en semblant très jolis, prennent un malin plaisir à parasiter et étouffer ce qui est autour d’eux. Comme tout ce qui a précédé reste, somme toute, assez théorique, et ne constitue, à certains égards, qu’une condensation de divagations, venons-en aux faits (comme disait un de mes professeurs qui avait la manie de taper du poing sur la table après avoir prononcé cette phrase.)<br /><br />« Munissez-vous de clairvoyance. »<br /><br />Erik Satie portait des lunettes. Si cela a modifié en quoi que ce soit sa perception du monde, il n’en reste pas moins qu’il avait une lucidité d’esprit que bien peu partageaient. On l’appelait le Velvet Gentleman, Monsieur le Pauvre, le Gymnopédiste. Il était considéré comme excentrique. On retrouva après sa mort, dans son appartement où il ne laissait personne entrer, un grand nombre de parapluies notamment, certains inutilisés. Bien qu’il ne demandât presque jamais de l’aide à ses amis, il connaissait bien la misère qu’il appelait « la petite fille aux grands yeux verts ». Ce portrait ne lui rend pas justice, mais c’est le seul que j’ai réussi à esquisser après écoute de ses Gnossiennes. Quelques détails peut-être superflus, mais chez Satie, ce sont les détails qui comptent : Gymnopédie 1, 2, 3, c’est du pareil au même, non ? Raté. Les variations sont, peut-être, infimes, mais elles ne comptent pas moins, de même que les indications que Satie donnait en en-tête de ses partitions. Lent et triste, grave, douloureux. Pourtant on ne peut en venir à répertorier toutes ces variations. Il faut les avoir en tête, sans en faire le décompte. Dresser un inventaire, ce serait dessécher la musique, la rendre aride. Et après tout, ce qui reste des Gymnopédies, c’est surtout un air lancinant, une mélancolie qui hante. A croire qu’entre variations minuscules (mais non moins signifiantes) et identité stricte, Satie voulait cultiver le mythe, la contradiction jusqu’au bout.<br /><br />« Léger comme un œuf. »<br /><br />On dit de Satie que ses œuvres sont monotones, répétitives, avec la même puissance créatrice qu’un métronome bien réglé (c’est-à-dire quasi nulle), tout comme on dit qu’elles témoignent d’une grande acuité d’esprit et d’une grande sensibilité aux plus infimes déplacements de souffle. Bien évidemment, partiale comme je suis, je me range parmi les seconds, même si j’hésite à l’exprimer en ces termes. Satie n’aurait sûrement pas voulu qu’on jargonne trop à son sujet, même s’il prenait très au sérieux les aspects en apparence les plus fantaisistes de son œuvre. En fait, ce qui le caractérise le plus, c’était peut-être la légèreté – aux antipodes de la frivolité. Non, il faut prendre ce mot dans son sens le plus physique : une musique de Satie ne se pose pas, elle demeure en suspens, flotte dans l’air, reste à mi-chemin entre incarnation à travers l’instrument et pure virtualité de la partition. Légèreté aussi dans le regard, comme en témoignent les photographies qu’on a pu avoir de lui : il y a un sourire, une étincelle amusée dans ses yeux, et cela quelle que soit la photo.<br /><br />« Comme un rossignol qui aurait mal aux dents »<br /><br />Finalement, le mot qui vient à l’esprit, c’est métaphore. Poésie, par association d’idées. Il s’agit de ne pas trop peser sur le monde autour, tout en relevant les prétendues discordances, souvent bien dissimulées et qui pourraient bien constituer une autre harmonie, dans un autre tempo. Le meilleur exemple serait une photographie, pour prendre ce domaine, dont vous ne sauriez si le sujet est papillon ou fleur de cerisier : ce serait d’abord une corolle ouverte, prête à s’envoler. Le rossignol qui a mal aux dents ne pourrait chanter à priori, mais il s’agit de faire comme si – de regarder, écouter, créer comme si. Toute création est ainsi, tisser des ponts – ou les révéler – au milieu de l’assemblage hétéroclite que paraît être le monde. Bien sûr, on ne réussit pas du premier coup. Peut-être question de hasard, de roulette russe. Encore une fois, il faut savoir ouvrir la tête.<br /><br />« Reprenez, avec politesse. »<br /><br />Bien. Comment avoir, sur un appareil photo, à la fois une vue panoramique et un zoom sur les moindres détails ? Question à reformuler pour tous les arts ; mais ici, c’est la photographie que j’ai choisie pour une raison toute simple : comme je pars à Lyon, Papa m’a offert un (bel) appareil photo. Il savait bien que j’aimais lui piquer le sien quand je pouvais. Finalement, c’est le cadeau idéal – littéralement et symboliquement. Les horizons s’agrandissent, brusquement. Il faut pouvoir stabiliser, et intégrer cet élargissement jusque dans son être même. D’où trouver d’autres formes d’expression. On a des idées en germe : des séries de photos-haïkus, des jeux sur l’angle de vue, sur la lumière. C’est surtout la lumière en effet qui va importer : on recherche surtout l’œil impressioniste qui saura apprécier chaque reflet dans toute sa singularité. C’est cela aussi, Lyon. Après la concentration extrême sur un objet, sauter à pieds joints dans autre chose, qui serait à la fois le même et différent. On dit qu’à Lyon, à cause des usines, il y a des problèmes de pollution. Et pourtant, j’ai l’intuition que ce ne seront pas les bouffées d’air frais qui vont manquer.<br /></span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-82209357456199907322009-07-28T17:15:00.002+02:002009-07-28T17:26:05.969+02:00Sweet 18?<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small; ">Bel anniversaire hier, avec toute la famille. Le seul inconvénient à devenir majeure, c'est que désormais on n'a plus d'excuse pour éviter d'assister aux repas de famille dans leur intégralité... </span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-15382707118035783832009-07-22T13:54:00.002+02:002009-07-22T15:17:56.513+02:00Bientôt vacant.<div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small; ">A savoir que je ne reste jamais en un seul endroit bien longtemps. On ne garde que les meilleurs souvenirs, et on fout le camp. Une vieille habitude, et certaines habitudes ont la vie dure. Ne jamais rester en ligne droite. </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><br /></span></div><div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small; ">Le déménagement est pour bientôt. Le temps de faire la poussière, de repeindre un peu aussi. </span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><br /></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><br /></span></div></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-12662646047598950912009-07-15T16:51:00.001+02:002009-07-15T16:51:59.051+02:00Bientôt a-normale.<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small; ">Oui, oui.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">:)</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-73130158888615393132009-06-16T21:50:00.002+02:002009-06-16T21:52:52.158+02:00Dancing the Happy Dance<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Les nerfs.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Hystérie.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Euphorie.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Je les ai, je les ai!</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Restent les oraux.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Je croise les doigts.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Je suis heureuse.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Les profs nous ont payé à boire cet aprèm, en terrasse.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Il faisait beau.</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Je suis heureuse, heureuse.</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-84596447063246282282009-06-11T20:58:00.004+02:002009-06-11T21:00:48.237+02:00Never a frown, with Golden Brown...<span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Le trac, le trac, pour la fête de fin d'année. En espérant ne pas bafouiller, ne pas oublier les répliques, ne pas se tromper de moments, ne pas avoir l'air trop désespéré et ahuri(e), faire tout bien, quoi.</span><div><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><br /></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Mais au moins j'ai le clavecin de Golden Brown, et des envies de savoir ce que c'était, le début du XXème siècle...</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-27482072188436460872009-06-07T20:41:00.004+02:002009-06-09T16:51:03.368+02:00Parenthèse faussement européenne<div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Tout compris à la politique:</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Mélenchon, c'est le Schtroumph grincheux; Kohn-Bandit, c'est ce que pourrait être mon prof de philo s'il était éveillé; et les autres, ben, les autres... ce sont des clowns.</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Sinon, la géographie, ça s'est passé. Point. Les résultats ne sont pas décalés; donc l'attente se précise désormais.</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Je lis </span><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Gaspard de la nuit</span></i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">. </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;">[PS à tous les râleurs: je sais qu'il y a des fautes d'orthographe à <i>Cohn-Bendit</i> mais un ami l'écrit comme ça, et ça me fait marrer. Period ^^]</span></span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-34512546767185375032009-06-01T15:23:00.005+02:002009-06-01T15:31:00.880+02:00Flowers<div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Ceci pour May - avec un peu beaucoup de retard et mille excuses.</span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:13px;"><br /></span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style=" ;font-size:48px;"><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHh_GXo5InCB_IT0afj2Is_89CHolNWfOzxDldV3y2oXgfg_P2nm7BdBG3XEnk9ozRr8fpnh0G0zkiSkLpafnNEsVW_LyFRuPtfIt2zvOAp8cEHFuLH3iSp5dGfTOPikso9WTPnKSdvVKF/s200/10-04-09_2032.jpg" /> <span class="Apple-style-span" style=" ;font-size:16px;"><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0NRYbp5gGmhE0qxhqPCBszAmXcupgA8ZHBHYbQk4hWso9jStr-q-P3Qax1eEGGDjcI01hHaTyJo7y-4rqk7_Xub2iEBuSYlFrk36WCMdXMIYCM6tDDMBgbM2SxmcBfTT8iR1thMb3mAnZ/s200/11-04-09_1601.jpg" /></span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><br /></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Pas de très bonne qualité, les images, mais bon, les téléphones portables et la technologie en général ne sont pas souvent mes amis.</span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 48px; "><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs6UWbMwvOdPHsOBJdo4kys0VjM8Wg8asIleMfljwUGLjDllo07F6vnl8nPX7eMjTxgJSS2U9kH-0Lq8TGR24VHbPk6sYOTf3trwhbBTYjyGUmgBWalbnIl_jEBXVuQ8oQK131dHRs5YTZ/s200/01-06-09_1051.jpg" /></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:7;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 48px;"><br /></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:7;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:48px;"><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7aFkTAqqxslVplcRj6UWXomIhyial8tw5LwYGCFF0q_WLH4f_DQkfEv2Suq23rH5s2lFNA5Xs7OIPRYv337uR_fS_MxhhiybwdLTqOm_poSvPOsEumIHjsbPbScetZWu-p-QfUVDoizgd/s200/01-06-09_1054.jpg" /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Sinon, les roses n'arrêtent pas de fleurir cette année. Et il reste quelques iris, même après la tempête. Les odeurs de viande grillée le soir; la chaleur de l'après-midi... Le Sud me manque, avec tout ce ciel bleu.</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-33583419357699997702009-05-30T11:55:00.005+02:002009-06-01T15:22:52.444+02:00The Fine Line<div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">Quand on a la poisse...</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">Magnifique mail de l'ENS jeudi soir, afin de nous prévenir qu'en raison d'une "erreur humaine", certaines copies avaient été perdues. Dans un grand élan-zet-souci d'équité, nous repasserons donc l'épreuve de géographie samedi prochain. </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">Et moi, naïve, qui pensais que le week-end de Pentecôte allait être long et non-studieux. </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">La phase d'hystérie est finie, quand même. Après les larmes de dépit, de frustration, il y a le silence radio résigné de l'esprit, du coeur. Une impression nébuleuse que tout ceci est un mauvais cauchemar. </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">A part cela, les roses fleurissent, un peu de baume au coeur. Les iris promettaient aussi d'être beaux, mais la tempête d'il y a quelques jours les a fauchés. Je mange des macarons, je lis Le Clézio, des récits de voyage en Grèce et autres pays intensément lumineux. J'écris, aussi. La vie semble se ralentir. Et le ciel est bleu, bleu.</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">Mais aucun bleu ne pourrait être aussi intense que celui du ciel de Saragosse, sous un soleil de début d'août. Ce sont des souvenirs pareils qui gardent en vie, finalement, qui maintiennent le pouls dans sa torpeur.</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-71867340499693281902009-05-21T11:29:00.002+02:002009-05-21T11:35:18.152+02:00Women and Writing?<span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Go here => <span class="Apple-style-span" style="font-family: 'Segoe UI'; font-size: 12px; white-space: pre; ">http://www.poetryfoundation.org/harriet/2009/05/a-short-highly-personal-observation-completely-lacking-in-examples-which-i-could-have-never-have-made-thirty-years-ago-when-i-was-a-young-poet-still-living-in-new-york-because-i-didn’t-know/</span></span><div><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Quite thought-provoking... and why not true?</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-50195338800279349692009-05-18T18:07:00.003+02:002009-05-18T18:09:33.680+02:00Lullaby<div style="text-align: justify;">Les lupins ne cessent de pousser cette année. Et l'arbre au fond du jardin est alourdi par des myriades de pompons blancs, des fleurs qui poussent en grappes très serrées et très odorantes. Et puis les orages aussi, la pluie et le gris rageur des nuages de printemps. Les giboulées ne sont pas finies.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je lis <i>Lullaby</i>; j'ai des envies d'ailleurs, de maisons grecques, très blanches dans le soleil, des herbes qui sentent le miel. </div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-56382035363451530462009-05-17T10:56:00.002+02:002009-05-17T10:59:50.107+02:00Life in suspension<i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">[Sourire tout neuf...]</span></i><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;">Quelqu'un connaît le tableau de Sergio Cecotti, <i>Jour d'hiver</i>?</span></span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-55850284301206489942009-05-10T21:17:00.000+02:002009-05-10T21:18:36.139+02:00Le silence en archipel<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Tu es pressé d’écrire</span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Comme si tu étais en retard sur la vie.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> </span></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">R. Char, <i>Commune présence</i></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> </span></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Sujet de culture générale pour vendredi. Un peu d’air frais dans les devoirs de la prépa.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> </span></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Il m’arrive parfois, quand je suis enfin seule chez moi, de reprendre <i>Nedjma</i>, ou Char, ou Supervielle, ou TS Eliot, et de lire à voix haute. Lire un même poème encore et encore, jusqu’à pouvoir prédire les pauses, les enjambements, les souffles, jusqu’à le connaître presque par cœur. J’ouvre la fenêtre et je laisse les volets entr’ouverts, histoire de laisser le vent entrer, et la timide chaleur. Il y a le torrent incantatoire de <i>Nedjma</i>, où chaque image hypnotique en appelle une autre et dont le rythme est celui de la vie, de la mer elle-même ; les aphorismes de Char qui s’égrènent, goutte à goutte, avec des espoirs de chaleur et des hallucinations de rivière ; les vers de Supervielle où tout prend une dimension cosmique lorsqu’on les lit à la tombée du soir ; TS Eliot enfin, qui convoque tout un monde, faisant entrer en collision les parfums à l’ancienne et la décrépitude du Waste Land moderne, l’odeur de la pluie et de l’orage qui approchent et la sècheresse du rocher rouge où il n’y a pas d’ombre, et où les oiseaux parodient les bruits des cascades. </span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> </span></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">J’en suis réduite à voyager ainsi – mais loin de voyages par procuration, ceux-là sont bien plus indicibles et cosmiques que ceux qu’on peut effectivement réaliser. C’est presque trop facile désormais de partir physiquement (et j’ai bien dit presque – qu’on ne me reproche pas de ne pas nuancer). </span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> </span></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">A se demander si les Transparents existent encore de nos jours. </span></p>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-37246282710741381682009-05-03T10:38:00.002+02:002009-05-03T10:41:24.547+02:00Interlude<div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px; ">C'est fini. Vendredi le 25/04 - fin des écrits. Et puis là, ce sont les vacances qui s'achèvent - qui eût cru que les vénérables et vénérés professeurs de K nous eussent ordonné de ne rien faire? <i>("Vous me promettez, vous ne touchez ni à un stylo, ni à un livre!"</i> Mais bien sûr.)</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;">En attendant demain 14h, reprise des cours (même pas allégés de la philo, l'histoire et la géo, puisque tous les profs ont déjà prévu de nous submerger de khôlles), je lis Char. Envie d'ailleurs, de minimalisme.</span></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;">Et j'ai vu Howl's Moving Castle. Love it.</span></span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-8857507458070629382009-04-14T09:48:00.002+02:002009-04-14T09:51:50.319+02:00Bientôt<span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Et toute la machine infernale qui se mettra en marche</span><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;">vendredi.</span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size:100%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px;"><br /></span></span></div><div><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">[Mais le cerisier est en fleurs, il ne donnera jamais de fruits, mais lorsqu'on ouvre la fenêtre, on sent déjà l'été, le sud, dans les lourdes corolles roses qui l'ornent; je relis </span><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">Nedjma</span></i><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;">, je ne peux plus me séparer de ce livre, j'ai les équinoxes et les beings plein la tête, et puis, l'envie de voyager, revoir nyc, frisco, et toutes les belles choses de la vie.]</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-10186469331042652302009-04-05T20:25:00.002+02:002009-04-05T20:27:40.691+02:00Xyloglotte<div style="text-align: center;"><a href="http://www.cledut.net/xylo.htm">Par ici.</a></div><div style="text-align: center;">Promis, vous ne serez pas déçus.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">Vous saurez enfin ce que c'est que de dénominofélinoféliner.</div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-30332229226715716612009-03-18T16:48:00.002+01:002009-03-18T16:51:21.570+01:00<div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">[frénétique envie de partir,</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">ou d'attendre,</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">ce qui au fond revient au même.</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">frénétisme aussi du vide,</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">de la lumière qui revient,</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">qui fait qu'on se détache de plus en plus souvent,</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">on flotte, on oublie,</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">on lit, on écrit, on barre, on écoute,</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">on a juste envie.]</span></em></div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;"></span></em> </div><div align="center"><em><span style="font-size:85%;color:#ff0000;">(peut-être de retour)</span></em></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-64284792596934202572009-03-05T15:52:00.000+01:002009-03-05T15:53:22.404+01:00Guldentop: fantôme familier<div align="justify"><span style="font-size:85%;">Dans la série de la ‘trilogie Marie Gevers’, numéro 2 : <em>Guldentop</em>.<br /><br />Toutes les vieilles maisons devraient avoir un fantôme familier. Celui de Missembourg, maison d’enfance de la narratrice-enfant, s’appelle Guldentop. Il ressemble tantôt à un vieux paysan, qui souffre de ses <em>ramatisses</em>, tantôt à un bel homme, grand et blond – tout dépend de qui le voit, et la vision d’une même personne peut évoluer au fil des années. Les fantômes ont cela de pratique qu’ils sont une enveloppe vide et acceptent plus ou moins toutes les formes.<br /><br />Ce qui confirme l’excellence de l’écriture de cet écrivain belge, ce sont les descriptions, la finesse du style. Enfant, elle n’alla jamais à l’école – elle vécut entre des parents ‘demi-dieux’ et le ‘jardin-roi’, puisant dans la nature et le <em>Télémaque</em>, ainsi que dans le savoir immense de ses parents, son propre savoir. Cela se voit dans la manière même d’employer la langue : elle a grandi en enfant bilingue, entre le français et le flamand – cette dualité n’est pas sans quiproquo et calembours, dont elle exploite d’ailleurs complètement la valeur poétique – et elle peut d’autant mieux le faire qu’elle n’est qu’une enfant lorsqu’elle confond un mot pour un autre. L’inexactitude lui offre des révélations inouïes : ainsi, le mot flamand <em>Boomis</em>, qui signifie ‘automne’, mais qui, découpé, veut littéralement dire ‘la kermesse de Saint-Bavon’, est interprété comme la ‘messe des arbres’ – et toute une description grandiose des sacrifices végétaux pendant cette saison s’ensuit.<br /><br />Le livre se compose de fragments – pas assez longs pour constituer même une nouvelle, mais assez pour mimer cette mémoire vagabonde, qui se laisse entraîner par un mot, une expression, quelques notes de musique ou un parfum. L’écriture n’en est pas, pour autant, aléatoire ou décousue : elle tend à effacer la chronologie, réduisant les indications temporelles au minimum. L’insertion d’anecdotes, les digressions ne semblent pas artificielles : elles ont toujours une raison d’être, qui sous-tendent le propos, viennent fortifier l’existence de Guldentop et sa quête de son trésor. Le livre se concentre sur l’enfance de la narratrice – mais dans une sorte d’épilogue, une prolepse nous la fait apparaître grand-mère, confrontée à un dilemme – dilemme dont elle ne sortira pas sans hésitation, mais qui tournera toujours à la faveur de Guldentop : sans doute est-ce sa manière de nous montrer combien les choses sont cycliques, combien le temps finit par tout régénérer. C’est dans cette optique qu’on peut comprendre le titre ‘Guldentop pardonné’ pour l’épilogue : pardonné par qui ? pour quoi ? [La deuxième question n’est pas bien difficile – car Guldentop était un personnage peu recommandable semble-t-il en son époque.] Peut-être bien n’est-il pas pardonné, lui qui désespérait de retrouver son trésor et d’entrer au Paradis – mais la condamnation de rester à Missembourg en quête du trésor ne semble pas le pire des fardeaux.<br /><br />C’est une douce nostalgie qui berce l’écriture de Marie Gevers – celle d’un temps peut-être (peut-être ?) révolu – mais l’écrivain ne tombe jamais dans une mentalité passéiste, voire réactionnaire. Certes, elle souligne toujours sa préférence envers le mystérieux, l’insaisissable par rapport au rationnel, au technologique (qu’on en juge par l’épisode du calorifère, ou même celui de l’épilogue), certes elle déplore la disparition de certains coins de campagne au profit d’une ‘ligne de chemin de fer’ – mais cette nostalgie s’accompagne toujours d’une certaine confiance en l’avenir – confiance alimentée par cette conception cyclique de l’univers. Et c’est ce qui fait le ‘roman’ si vibrant, si solide, et si touchant.</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-89198201841979798172009-03-02T18:30:00.000+01:002009-03-03T18:50:29.168+01:00La Comtesse des Digues<div align="justify"><span style="font-size:85%;">Je croyais ne pouvoir jamais aimer les Flandres, qu’importe le côté de la frontière. Et avec l’écriture de Marie Gevers, je suis presque tombée amoureuse de ce pays, autour de l’Escaut.<br /><br />Je dis bien <em>presque</em> – car rester dans un pays régi par l’eau comme l’est celui où vit la Comtesse des Digues m’étoufferait. Aucun horizon là-bas, aucune possibilité de fuite, car précisément, tout le paysage se distend en horizons, se déverse pour mieux se perdre en lignes de fuite. Et puis l’eau ! Suzanne – la Comtesse susmentionnée – le reconnaît assez bien elle-même, puisqu’elle sait que l’Escaut est roi en ces terres. <em>La Comtesse des Digues</em> – et avec ce roman, tout l’univers flamand que décrit Marie Gevers dans ses romans – est bien la représentation stylisée d’un monde où entrent en collision et en résonance fleuve, lune et marées, pluie et champs, osier et argile – gigantesque diapason où tout se doit de s’accorder au fleuve omnipotent.<br /><br />Même la mer – l’océan – ne serait pas aussi opprimante. Et que dire de la montagne ? Dans ces deux paysages au moins, la promesse d’une échappatoire, la possibilité de respirer sans assujettissement. Je regrette, Suzanne, mais vous ne m’avez pas transmis votre amour pour l’Escaut, pour un pays noyé, alourdi par les alluvions et la glaise.<br /><br />Vous m’avez transmis autre chose – peut-être bien plus à mes yeux : le sens du détail, et la recherche d’une harmonie – à tout niveau que cela puisse être – qui n’a que faire des conventions extérieures et préexistantes.<br /><br />Tout d’abord ce goût pour les détails : votre démiurge, Suzanne, qui se nomme Marie Gevers, a un don incontestable pour les descriptions, et en particulier le maniement de la lumière. On sait bien que l’eau réfracte la lumière – et il semble que l’écriture est au cœur d’un prisme mouvant, qui happe toute lumière pour la décomposer en arcs-en-ciel. Même la non-lumière, grise et vitreuse, des journées de pluie incessante, est filtrée de la même manière, de façon à devenir poreuse, nacrée, presque aérienne, et à finir toujours en bruine – toujours la décomposition en eau. Les descriptions des beaux jours sont toujours liserées de l’eau – rosée, chaleur humide, tout s’orne de perles, de gouttelettes. On parle des foins, de l’osier, des vanneries, même de la terre, pour éponger l’humidité ; mais cet apport d’un faux-semblant de sécheresse n’est là que pour mieux mettre l’emphase sur la nature aquatique de ce pays. Ne vous méprenez point cependant – ni l’écriture, ni l’histoire, ni le pays ne sont dégoulinants – ils sont juste faits d’eau, et à ce titre, toujours prompts au mouvement. C’est là qu’apparaît une des tensions du texte : Suzanne, à la mort de votre père, ce Comte des Digues farouche et, il fut un temps, presque redoutable, vous rêvez de partir, et cet appel meut un bon nombre de personnages ; mais en fin de compte, vous revenez tous – ou décidez tous de rester. L’enracinement à cause – ou grâce à – la mobilité, ou du moins le désir d’un ailleurs : voilà la tension, qu’on peut éventuellement résoudre dialectiquement, car c’est le mouvement qui vous fait comprendre, Suzanne, qu’il vous faut rester. Vous n’avez pas d’ailleurs, vous qui vous donnez allègrement à ce fleuve que vous aimez réellement, comme une femme peut aimer un homme ; vos rêves se trouveront contenus dans ces digues et cette eau que vous connaissez si bien.<br /><br />Et de là part et mon enthousiasme et mes reproches. Vous repliez autour de vous, Suzanne, votre solitude un peu altière de princesse – votre famille vivant un peu à l’écart des autres du village, ou même des proches ; vous aimez à vous promener, vous vivez en parfaite harmonie avec les éléments ; et pourtant ! pourtant ! Vous n’oserez pas vous dérober complémentent aux conventions. Car il faut ici préciser que votre histoire est double. La première raconte celle d’une jeune fille qui, à la mort de son père, le Comte des Digues chargé de la surveillance des digues, va devoir reprendre le flambeau du paternel et se battre pour se faire admettre comme Comtesse des Digues. Comme votre père, vous connaissez mieux que quiconque les <em>schorres</em> entre l’Escaut et le Vieil-Escaut ; comme votre père, vous êtes méticuleuse, à en devenir maniaque, et tous les jours, vous partez à pied le long des canaux, vérifier les réseaux. Lorsque votre père meurt, vous songez un instant partir – mais vous comprenez vite que votre place est ici, Comtesse – car si vous partiez, qui ferait aussi bien le travail que vous ? Votre combat relève donc plus ou moins d’une tendance féministe, et de ce combat, vous ressortirez en vainqueur.<br /><br />Mais la deuxième histoire n’est pas exactement la même. Vous êtes Comtesse, femme d’affaires qui tient les registres, naturaliste et farouche, élevée au <em>Télémaque</em> – mais vous êtes aussi très jeune – à peine sortie de l’adolescence, semble-t-il, et vous avez encore tout à connaître de l’amour. Vous ne vous êtes jamais posée la question, et on ne vous a jamais parlé de ce que pourrait être un mariage – qu’il soit d’amour… ou d’intérêts. A la mort de votre père, on commence à poser des questions ; et vous vous trouvez naturellement une inclination vers l’associé de votre père, le ‘grand, beau Triphon’ [à en lire la description, nous n’avons peut-être pas les mêmes goûts, Suzanne, ‘soit dit en passant’] qui semble vous aimer aussi et qui incarne l’Escaut – fauve, séducteur, maître de lui-même – mais il n’est que l’associé de votre père, et toute la bourgeoisie familiale se dresse contre cette union. Oh, il y a bien Monne, le brasseur, que votre tante calculatrice vous présente, mais il est lourd, paillard, vulgaire – il préfère le cinéma à l’Escaut, l’auto aux promenades le long des rives. Et bien entendu, ce n’est que lorsque Triphon est envoyé en Angleterre que vous vous rendez compte que vous l’aimez – et que vous ne l’aimez plus. Car Triphon change au fil du livre – pour vous plaire, il s’habille en monsieur, et quand il vous croit absente, fait des blagues grivoises. Ce n’est plus Triphon-Escaut à la fin du livre, c’est un autre – peut-être un peu par votre faute, Suzanne, car vous ne vous êtes pas réveillée à temps.<br /><br />Dès le début du livre, se dresse aussi Max Lantrix. A vrai dire, je l’ai tout de suite mieux aimé que Triphon : on perçoit en lui une décontraction à la limite de la désinvolture, de l’insouciance pour ce qui est des conventions, une distance critique qui lui donne une auréole aigre-douce. Il aime l’Escaut, les digues, l’osier, la musique, les promenades, il pourrait vous convenir, Suzanne, et il est issu d’une famille bourgeoise, il pourrait convenir à votre famille, même si votre tante estime qu’il est « à demi-toqué » (il faut être « toqué » pour vouloir se promener le long du fleuve !). Mais vous lui préférez d’abord Triphon, surtout lorsque celui-ci part en Anglettere – et y rencontre sa femme. Et malgré ce mariage, Triphon vous aime encore, et vous êtes encore attirée par lui – mais vous ne pouvez vous résoudre à céder : comme votre père, vous n’avez jamais trompé personne, et ce n’est pas aujourd’hui que cela va commencer. Pourquoi n’avoir pas tout de suite dit ‘oui’ à Triphon, avant même son départ ? Parce qu’il n’était pas de votre monde ? Vous secouez la tête, en disant que vous étiez amoureuse de Max aussi – mais il est très possible que certaines assertions bourgeoises à ce niveau, à force d’être martelées, se soient imprimées dans votre inconscient. Finalement, vous choisirez Max – et vous l’aimez sincèrement, je n’en doute pas – mais Suzanne, vous n’êtes pas Madame Orpha (votre ‘petite sœur’ pourrait-on dire, héroïne du roman éponyme de Marie Gevers qui sera publié deux ans après), vous n’êtes pas votre cousine, Marieke – et vous n’avez pas osé choisir Triphon avant que tout ne soit trop tard. On a parfois l’impression que Max reste la solution par défaut – au cas où – la solution qu’on a choisie après coup. Même si j’aurais, comme vous, choisi Max – que je préfère de loin à Triphon (qui fait un peu brute de décoffrage quand même), car Max a des allures de poète – nos choix ne se basent pas sur les mêmes raisons. J’aurais choisi d’abord Max ; vous l’avez choisi en fin de compte, par sécurité. Et une fois le mariage conclu, vous revenez à votre premier amour, l’Escaut, accompagnée de celui qui comprenait la valeur des éléments, mais vous vous enliserez vite dans la maternité…<br /><br />Ne vous méprenez pas, Zelle Zanne, comme on vous appelle : je ne vous blâme pas. Le titre reste La Comtesse des Digues – et non Suzanne Lantrix – soulignant, peut-être, la prépondérance de votre combat à caractère politique sur vos amours. Vous serez la première Comtesse ; et vous avez fait le bon choix en amour, même si je persiste à remettre en question vos raisons pour ce choix – mais Marie Gevers aura tôt fait de réparer cela, avec Madame Orpha. Mais, comme vous le dites si bien pour clore le livre, Suzanne – restez toujours ainsi, dans toute la pureté que vous confère votre amour pour l’Escaut.<br /><br />Car même si je ne pourrai jamais vivre dans les Flandres, j’aurai plaisir à les traverser et y retrouver les mots de Marie Gevers – peut-être même m’y attarder quelques jours afin de converser avec votre fantôme.</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-65792352509070425942009-02-27T17:09:00.004+01:002009-02-27T17:21:30.927+01:00[Half] The Perfect World<div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-dLwUl4fUSwK3obpsA5gT_iH_sMumo02rhkd-yW7ECk9Q5AHY5xFlO-R5fIxk02G2K5bsihiqidcSxSYKD6KJi3VMMRwLly0mrpdDtPZT8-vieUOffn6Cn2ZhF8O7gmNfL345rK4NzSlO/s1600-h/P1000788.JPG"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5307511516292044818" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 200px; CURSOR: hand; HEIGHT: 150px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-dLwUl4fUSwK3obpsA5gT_iH_sMumo02rhkd-yW7ECk9Q5AHY5xFlO-R5fIxk02G2K5bsihiqidcSxSYKD6KJi3VMMRwLly0mrpdDtPZT8-vieUOffn6Cn2ZhF8O7gmNfL345rK4NzSlO/s200/P1000788.JPG" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">Un peu de peine en haillons autour du coeur car il va <em>falloir partir</em>...</span><br /><br /><span style="font-size:85%;"></span><br /><br /><span style="font-size:85%;">(Mais qu'est-ce que les montagnes sont belles... </span><br /><span style="font-size:85%;">On <em>respire</em> ici. Le printemps est déjà ici, avec son lot de parfums, de soleil.</span><br /><span style="font-size:85%;">Et demain, de nouveau voyage vers [l'étouffement].)</span><br /><br /><span style="font-size:85%;"></span><br /><br /><br /></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-88031603278374497512009-02-26T11:16:00.000+01:002009-03-03T18:50:29.169+01:00Nedjma, Delfica et autres fantômes - 1<div align="justify"><span style="font-size:85%;">La perte. La perte, et la recherche. Un nouvel Orphée, qui descend dans les Enfers, et en revient, les mains vides apparemment, mais riche quand même de cette traversée impossible. Des vers qui reviennent lancinants, parfois même par strophes entières – et alors on se dit que si Nerval a fini fou, pendu à un lampadaire, sans avoir retrouvé sa voix – au moins en a-t-il transmis le fantôme aux générations suivantes.<br /><br />A Kateb Yacine, par exemple. <em>Prémices de fraîcheur…</em></span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-27145151898969468202009-02-24T18:37:00.003+01:002009-02-24T18:44:19.395+01:00Le temps d'un après-midi<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjODD4p5kXxce_H8wSckZkAsIHoiLLlWy3Jk3tFzRJr_QE1fx2gMCdv-Y_s7LZL8CisTge3Xpnm_2gO-8pxrFgt61HYkLiY9gq03aDzlwO0zXw_QBUe13VExaKIQNPWR6EWtOaDf8wV2PgT/s1600-h/P1000759.JPG"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5306420797081227074" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 200px; CURSOR: hand; HEIGHT: 150px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjODD4p5kXxce_H8wSckZkAsIHoiLLlWy3Jk3tFzRJr_QE1fx2gMCdv-Y_s7LZL8CisTge3Xpnm_2gO-8pxrFgt61HYkLiY9gq03aDzlwO0zXw_QBUe13VExaKIQNPWR6EWtOaDf8wV2PgT/s200/P1000759.JPG" border="0" /></a><br /><div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL5GW3P0zUEBdRamDeQyy-yzz3nO0yrvhqIP_GSnwROaz8ra-ZleI-2Bggl4ADSTQYxFl8KcFgw4hmclzHH2SAN1YZdej7oSoC93vS07Ch5VMnfpXio_vorZOFAqhuwcfwIFyTnJ3eeMRD/s1600-h/P1000749.JPG"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5306420187329087746" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; WIDTH: 200px; CURSOR: hand; HEIGHT: 150px; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgL5GW3P0zUEBdRamDeQyy-yzz3nO0yrvhqIP_GSnwROaz8ra-ZleI-2Bggl4ADSTQYxFl8KcFgw4hmclzHH2SAN1YZdej7oSoC93vS07Ch5VMnfpXio_vorZOFAqhuwcfwIFyTnJ3eeMRD/s200/P1000749.JPG" border="0" /></a><br /><span style="font-size:85%;">Il faisait sombre aujourd'hui.</span></div><div align="center"><span style="font-size:85%;">Mais les nuages sont beaux en montagne.</span><br /><div align="justify"><span style="font-size:85%;"></span></div></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-65202659862351879512009-02-23T11:52:00.000+01:002009-03-03T18:50:29.169+01:00L'Ecume de nos jours<div align="justify"><span style="font-size:85%;">L’Ecume des jours, c’est une sorte de papillon chamarré dont on ne sait pas bien s’il est fleur de cerisier moirée ou papillon. C’est le rêve de l’homme qui vole tel un papillon et qui en vient, au-dessus des nuages, à se vider de son être et à se demander de quelle ascendance il peut se réclamer.<br /><br />Pour résumer, la vie, c’est l’amour, et c’est la musique. Pas n’importe quelle musique, direz-vous : celle de la Nouvelle Orléans, celle qui peut exprimer toute la palette des sentiments humains, celle qui est véritablement soul et blues car elle sait refléter la moindre nuance de l’âme humaine et l’âme humaine est un morceau de ciel bleu.<br /><br />Le jazz, et plus généralement la musique, innerve l’Ecume des jours. Chloé, la fille dont Colin tombera follement amoureux, porte le même prénom que le titre d’un morceau de ‘Duck Ellington’. Alise, l’autre fille dont Colin serait tombé amoureux, n’eût-il pas rencontré Chloé, peut faire penser à l’Elise de Beethoven. – Et que dire de la ‘musique’ dans le poumon de Chloé, musique funeste de nénuphar ? Dans le rythme même des phrases, on en vient à voir un air lancinant de jazz – effréné tout d’abord, puis de plus en plus syncopé, suivant la progression du livre – on passe du swing au blues.<br /><br />Mais l’archange parle mieux que moi de musique. Alors je vais essayer de parler de l’amour – si je me souviens un peu, dirait Cabrel.<br /><br />Ce qui frappe d’abord, c’est la pureté des personnages. Ils ne peuvent pas vieillir, que ce soit leur corps ou leur âme. Ce sont à peine des adolescents, et aucun n’a eu le temps de devenir désenchanté. Colin veut tomber amoureux, on ne lui a jamais dit que le grand amour, ça n’existe pas, et il va rencontrer ce grand amour, en la personne de Chloé, oiseau dans sa cage, d’après le motif même de sa robe.<br /><br />En parlant de cage, c’est le motif de l’enfermement qui revient toujours dans le livre. La robe en forme de cage, le nénuphar qui se ramifie dans le poumon de Chloé, et au fil des pages, la maison qui se rétrécit, sombre et marécageuse, le ‘travail’ que Colin cherche – il ne trouve que des labeurs qui sapent sa vie, de véritables sangsues – et par extension la société même, absurde, vorace, monstrueuse et belle, onirique, surréaliste tout à la fois, et puis les flammes qui dévoreront Alise dans la librairie, le fantôme de Jean-Sol Partre qui emprisonne Chick et finira par le plonger dans l’obsession et la mort, et la souris enfin, dans sa tentative de suicide grâce à un chat qui veut compatir mais ne comprend pas bien.<br /><br />En fait, l’Ecume des jours finit bien, dans le sens où cela ne pouvait finir autrement. Les personnages principaux sont trop beaux, trop idéaux pour vivre longtemps dans un monde tentaculaire. En refermant le livre, on a même envie de souffler à Colin : ‘Jette-toi dans le marécage. Rien ne peut plus arriver maintenant.’<br /><br />Au moins, Colin et Chloé, là-bas, ensemble à nouveau. Et ici, tout ce qui reste : la plainte d’un saxophone – ou un chœur de onze petites filles aveugles – qui chante l’amour, la musique, pour qu’on se souvienne.<br /><br /><em>[L’Ecume des Jours – well, it’s like a brightly colored butterfly – but we do not really know whether it’s a shimmering cherry blossom or a butterfly. It is the dream of the man who flies like a butterfly and who eventually, high above the clouds, is drained of all his self, and begins to wonder which ancestors he could claim.<br /><br />To sum it all up, life is about love, and about music. But not any music – the one from New Orleans, the one that can express the whole palette of human feelings, the one that is truly soul and blues as it knows how to reflect the merest nuance of the human soul, and the human soul is a piece of blue sky.<br /><br />Jazz, and on a more general scale music, innervates l’Ecume des Jours. Chloé, the girl Colin will fall madly in love with, has the same name as a music piece from ‘Duck Ellington.’ Alise, the other girl Colin would have fallen in love with, had he not met Chloé, can make us think of Beethoven’s Elise. – And what about the ‘music’ in Chloé’s lung, the fatal water-lily music? In the sentence rhythm itself, we come to see an insistent jazz air – frantic at first, but growing more syncopated at every page, as it follows the book’s progression – from swing, we dive into blues.<br /><br />But the archangel knows better than me how to talk of music. So I will try to talk about love – if I remember some of it, Cabrel would say.<br /><br />What is striking at first is the characters’ purity. They cannot grow old, be it their body or their soul. They have just come out from teenage years, and none has had the time to grow disillusioned. Colin wants to fall in love, no one has ever told him that the ‘love of one’s life’ does not exist, and so he will meet the love of his love, in the person of Chloé, bird in her cage, as is pointed out by the very pattern of her dress.<br /><br />Talking of cages, the theme of entrapment that relentlessly comes back in the book. The cage-shaped dress, the water-lily that branches into Chloé’s lung, and, page after page, the house that grows smaller and smaller, darker and more swamp-like, the ‘work’ that Colin looks for – he only finds toils that drain him of his life, real leeches – and by extension society itself, absurd, voracious, monstrous, and beautiful, oneiric, surrealistic all at once, and then the flames that will consume Alise in the bookshop, the ghost of Jean-Sol Partre that traps Chick and will eventually plunge him into obsession and death, and last the mouse, with her trying to suicide herself with the help of a cat who would like to sympathize but who does not really understand.<br /><br />In fact, l’Ecume des Jours ends well, in the sense that it could not end in any other way. The main characters are too beautiful, too ideal-like to live – to last – long in a tentacular world. Upon closing the book, we almost want to whisper to Colin, ‘Go on, jump into that swamp. Nothing can happen anymore.’<br /><br />At least, Colin and Chloé, over there, reunited. And here, what is left: the complaint of a saxophone – or the chorus of eleven blind little girls – that sings of love, of music, so that we may remember.]</em></span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-6212426020730960676.post-90212366490434910982009-02-21T18:53:00.003+01:002009-02-21T19:03:45.496+01:00La parole en archipel [Char]<div align="justify"><span style="font-size:85%;">I listen to the song over and over again, feeling your presence that way. I almost cried when the movie ended, even if it was a happy ending, just because it was the ending. Now the song connects me to the world I have to cross each day - to go to school, to go grocery shopping, or even to go across the street to a friend's - humming it, I feel more alive. It's like with the white cloud trails that follow an airplane - with the music, I imagine that there must be someone - <em>someone </em>- humming it somewhere else, and feeling the same way I do. My fuschia-colored umbrella keeps me sheltered from the rain as I skip around and between puddles. I feel like reading every book, watching the movies I love, listening to all the song I find so pleasant. With the coming of Spring, I ask less questions - rather keep them to myself, and find out on my own. Yesterday, I finished <em>L'Ecume des Jours</em> by Vian, and I felt like dying with a water lily flower in my lung, so that I would see if you would really miss me. I want to see sunsets in tropical islands, eat ice cream, go elsewhere. Perhaps with you, perhaps not - it all depends on you now. The song sometimes materializes itself, and we chat like old friends. And yes, I do believe in happy endings, even though things <em>never</em> end.</span></div>Bamboohttp://www.blogger.com/profile/04370654669397054001noreply@blogger.com0