Dimanche 25 mai.
Une sorte de brume opaque. "Le concours blanc... Kesako?"
Le réveil aux gros chiffres lumineux rouges.
21h59...
22h00.
En une seconde, l'éclair de lucidité prémonitoire. Qui sera confirmé par, au moins, les deux jours qui suivront.
LE CONCOURS BLANC EST UNE PIECE TRAGIQUE.
Lundi 26 mai. 8h00.
"x x x Qu'est ce qu'une autorité légitime?"
La machine infernale s'est mise en marche. Elle ne s'arrêtera que lorsque le Destin sera accompli, c'est-à-dire le samedi 31 mai, 12h00. Le fil se déroule, les engrenages sont bien huilés et ne recontrent aucune friction - rien n'empêche l'inexorable de s'accomplir.
13h00. "Au moins, c'est fini." On n'a pas encore vu la fin du tunnel.
Les épreuves vont s'enchaîner. Logique froide-zet-implacable qui écrase les êtres de chair et de sang, d'émotions que sont les acteurs.
Tiens, parlons-en justement des acteurs. Qu’ont-ils fait pour mériter cela ?
Bon, d’accord. Ils ont bien choisi leur destin – environ un an auparavant, ils s’étaient délibérément inscrits en 1ère Année de Lettres Supérieures, Lycée Antoine Watteau, Valenciennes. Certains étaient même venus de contrées si différentes (le Pays d’Oc !) pour cela. Mais ont-ils mérité cette Destinée pour autant ?
Aux mortels, cette situation aporétique ne peut sembler qu’illogique. Mais la logique des Mânes de la Prépa Littéraire ne relève pas de ce bas monde.
Alors, maintenant, le grand débat est de savoir …
*roulement de tambour*
Ce concours blanc s’inscrit-il dans une perspective cornélienne ou racinienne de la tragédie ?
Oui à la perspective cornélienne. L’intrigue ici est implexe – la tragédie du CB est un enchevêtrement de multiples tragédies. Chaque jour, chaque épreuve renouvelle la tragédie. Les Destins se croisent, sous la forme de ces redoutables Furies – les sujets de concours. Et puis les acteurs – divins, symboliques, ils révèlent à ces pauvres mortels que sont les lycéens la véritable condition d’Homme, cette condition tragique et sublime qui se heurte à la main du Destin…
Mais oui aussi à la perspective racinienne. L’intrigue est en réalité d’une simplicité effarante, déroutante : vous arrivez, vous écrivez, vous tombez, vous vous traînez jusqu’à la prochaine épreuve et le cycle recommence. Give me a dissertation or give me death. Dans ce cas-là, c’est give me a dissertation and give me death. Et les acteurs ? Ils ne sont pas divins, mais hommes ; ils ont une psychologie et doivent se dépasser dans la tragédie : voilà leur sublime.
Alors, pour dépasser l’aporie, Mimy La Souris proposait le théâtre de l’absurde : « où tout n'est que mots, parfois sans grand rapport avec l'acteur : sentiment d'irréalité face à sa copie, tissu de mots plus ou moins audacieux. Matière après matière, la dissertation apparait dans toute la splendeur de sa délicieuse absurdité, patchwork cousus avec des transitions en grand écart. » On y retrouve encore ce qui fait le sublime de l’Hypokhâgneux devant sa copie.
Sublime. Le mot est lâché. Les grands maux.
Une sorte de brume opaque. "Le concours blanc... Kesako?"
Le réveil aux gros chiffres lumineux rouges.
21h59...
22h00.
En une seconde, l'éclair de lucidité prémonitoire. Qui sera confirmé par, au moins, les deux jours qui suivront.
LE CONCOURS BLANC EST UNE PIECE TRAGIQUE.
Lundi 26 mai. 8h00.
"x x x Qu'est ce qu'une autorité légitime?"
La machine infernale s'est mise en marche. Elle ne s'arrêtera que lorsque le Destin sera accompli, c'est-à-dire le samedi 31 mai, 12h00. Le fil se déroule, les engrenages sont bien huilés et ne recontrent aucune friction - rien n'empêche l'inexorable de s'accomplir.
13h00. "Au moins, c'est fini." On n'a pas encore vu la fin du tunnel.
Les épreuves vont s'enchaîner. Logique froide-zet-implacable qui écrase les êtres de chair et de sang, d'émotions que sont les acteurs.
Tiens, parlons-en justement des acteurs. Qu’ont-ils fait pour mériter cela ?
Bon, d’accord. Ils ont bien choisi leur destin – environ un an auparavant, ils s’étaient délibérément inscrits en 1ère Année de Lettres Supérieures, Lycée Antoine Watteau, Valenciennes. Certains étaient même venus de contrées si différentes (le Pays d’Oc !) pour cela. Mais ont-ils mérité cette Destinée pour autant ?
Aux mortels, cette situation aporétique ne peut sembler qu’illogique. Mais la logique des Mânes de la Prépa Littéraire ne relève pas de ce bas monde.
Alors, maintenant, le grand débat est de savoir …
*roulement de tambour*
Ce concours blanc s’inscrit-il dans une perspective cornélienne ou racinienne de la tragédie ?
Oui à la perspective cornélienne. L’intrigue ici est implexe – la tragédie du CB est un enchevêtrement de multiples tragédies. Chaque jour, chaque épreuve renouvelle la tragédie. Les Destins se croisent, sous la forme de ces redoutables Furies – les sujets de concours. Et puis les acteurs – divins, symboliques, ils révèlent à ces pauvres mortels que sont les lycéens la véritable condition d’Homme, cette condition tragique et sublime qui se heurte à la main du Destin…
Mais oui aussi à la perspective racinienne. L’intrigue est en réalité d’une simplicité effarante, déroutante : vous arrivez, vous écrivez, vous tombez, vous vous traînez jusqu’à la prochaine épreuve et le cycle recommence. Give me a dissertation or give me death. Dans ce cas-là, c’est give me a dissertation and give me death. Et les acteurs ? Ils ne sont pas divins, mais hommes ; ils ont une psychologie et doivent se dépasser dans la tragédie : voilà leur sublime.
Alors, pour dépasser l’aporie, Mimy La Souris proposait le théâtre de l’absurde : « où tout n'est que mots, parfois sans grand rapport avec l'acteur : sentiment d'irréalité face à sa copie, tissu de mots plus ou moins audacieux. Matière après matière, la dissertation apparait dans toute la splendeur de sa délicieuse absurdité, patchwork cousus avec des transitions en grand écart. » On y retrouve encore ce qui fait le sublime de l’Hypokhâgneux devant sa copie.
Sublime. Le mot est lâché. Les grands maux.
Le rideau s’est baissé samedi midi. Et la saga HK continue.