May 30, 2009

The Fine Line

Quand on a la poisse...

Magnifique mail de l'ENS jeudi soir, afin de nous prévenir qu'en raison d'une "erreur humaine", certaines copies avaient été perdues. Dans un grand élan-zet-souci d'équité, nous repasserons donc l'épreuve de géographie samedi prochain.

Et moi, naïve, qui pensais que le week-end de Pentecôte allait être long et non-studieux.

La phase d'hystérie est finie, quand même. Après les larmes de dépit, de frustration, il y a le silence radio résigné de l'esprit, du coeur. Une impression nébuleuse que tout ceci est un mauvais cauchemar.

A part cela, les roses fleurissent, un peu de baume au coeur. Les iris promettaient aussi d'être beaux, mais la tempête d'il y a quelques jours les a fauchés. Je mange des macarons, je lis Le Clézio, des récits de voyage en Grèce et autres pays intensément lumineux. J'écris, aussi. La vie semble se ralentir. Et le ciel est bleu, bleu.

Mais aucun bleu ne pourrait être aussi intense que celui du ciel de Saragosse, sous un soleil de début d'août. Ce sont des souvenirs pareils qui gardent en vie, finalement, qui maintiennent le pouls dans sa torpeur.

May 21, 2009

Women and Writing?

Go here => http://www.poetryfoundation.org/harriet/2009/05/a-short-highly-personal-observation-completely-lacking-in-examples-which-i-could-have-never-have-made-thirty-years-ago-when-i-was-a-young-poet-still-living-in-new-york-because-i-didn’t-know/
Quite thought-provoking... and why not true?

May 18, 2009

Lullaby

Les lupins ne cessent de pousser cette année. Et l'arbre au fond du jardin est alourdi par des myriades de pompons blancs, des fleurs qui poussent en grappes très serrées et très odorantes. Et puis les orages aussi, la pluie et le gris rageur des nuages de printemps. Les giboulées ne sont pas finies.

Je lis Lullaby; j'ai des envies d'ailleurs, de maisons grecques, très blanches dans le soleil, des herbes qui sentent le miel.

May 17, 2009

Life in suspension

[Sourire tout neuf...]

Quelqu'un connaît le tableau de Sergio Cecotti, Jour d'hiver?

May 10, 2009

Le silence en archipel

Tu es pressé d’écrire

Comme si tu étais en retard sur la vie.

R. Char, Commune présence

Sujet de culture générale pour vendredi. Un peu d’air frais dans les devoirs de la prépa.

Il m’arrive parfois, quand je suis enfin seule chez moi, de reprendre Nedjma, ou Char, ou Supervielle, ou TS Eliot, et de lire à voix haute. Lire un même poème encore et encore, jusqu’à pouvoir prédire les pauses, les enjambements, les souffles, jusqu’à le connaître presque par cœur. J’ouvre la fenêtre et je laisse les volets entr’ouverts, histoire de laisser le vent entrer, et la timide chaleur. Il y a le torrent incantatoire de Nedjma, où chaque image hypnotique en appelle une autre et dont le rythme est celui de la vie, de la mer elle-même ; les aphorismes de Char qui s’égrènent, goutte à goutte, avec des espoirs de chaleur et des hallucinations de rivière ; les vers de Supervielle où tout prend une dimension cosmique lorsqu’on les lit à la tombée du soir ; TS Eliot enfin, qui convoque tout un monde, faisant entrer en collision les parfums à l’ancienne et la décrépitude du Waste Land moderne, l’odeur de la pluie et de l’orage qui approchent et la sècheresse du rocher rouge où il n’y a pas d’ombre, et où les oiseaux parodient les bruits des cascades.

J’en suis réduite à voyager ainsi – mais loin de voyages par procuration, ceux-là sont bien plus indicibles et cosmiques que ceux qu’on peut effectivement réaliser. C’est presque trop facile désormais de partir physiquement (et j’ai bien dit presque – qu’on ne me reproche pas de ne pas nuancer).

A se demander si les Transparents existent encore de nos jours.

May 3, 2009

Interlude

C'est fini. Vendredi le 25/04 - fin des écrits. Et puis là, ce sont les vacances qui s'achèvent - qui eût cru que les vénérables et vénérés professeurs de K nous eussent ordonné de ne rien faire? ("Vous me promettez, vous ne touchez ni à un stylo, ni à un livre!" Mais bien sûr.)

En attendant demain 14h, reprise des cours (même pas allégés de la philo, l'histoire et la géo, puisque tous les profs ont déjà prévu de nous submerger de khôlles), je lis Char. Envie d'ailleurs, de minimalisme.

Et j'ai vu Howl's Moving Castle. Love it.