Dec 6, 2008

comptine d'une après-midi d'hiver [vrac]

Les journées d’hiver s’enchaînent, sans neige, en tourbillons disloqués. Le froid aplanit tout, lisse les surfaces, écrase les volumes – tout en ne retenant que quelques points de couleur qu’il dilate, pour masquer la nudité et l’étiolement du reste.

Les réminiscences pêle-mêle de cette semaine : les croissants de lune le soir, le rituel du jeudi soir, les clémentines – et puis les invités du vendredi soir, après 9h30 de cours, les éclats de rire et les pics de fatigue. J'apprends le froid et l'irrésistible envie de se fermer que les paupières ont toujours au mauvais moment.

Et puis les macarons [chocolat, citron, framboise] qu’on mange sans réfléchir, les arômes de chocolat chaud et de cannelle, les ongles qu'on lime le soir en écoutant Gershwin [Rhapsody in Blue].

Le salon de la maison face à ma fenêtre semble être une alcôve, une avancée circulaire du mur. Les fenêtres sont de taille moyenne, et à présent, quelques lumières – un petit point orange qui ne vacille pas – les entourent. Je crois qu’on peut même voir un sapin à l’intérieur.

Enfin, ce matin – pause coiffeur. J’aime ce petit salon – à présent entièrement décoré de rameaux de sapin et de boules argentées. Les odeurs, dont celle de la laque, y sont particulières – douces, apaisantes, familières, réconfortantes. Je suis revenue chez moi à pied, profitant d’un ciel encore dégagé, d’un bleu ténu et presque cristallin. Crochet par la boulangerie [Banette Legrand].

En fait, j’aimerais être une de ces danseuses minuscules de porcelaine qu’on trouve dans les boîtes à musique – vous savez, ces boîtes qui, quand on les ouvre, laissent échapper une mélodie presque obsédante, et la danseuse, pendant ce temps, tourne sur elle-même dans le velours rouge de la boîte. Voilà, une danseuse de porcelaine qui a toujours dans la tête les airs d’Amélie Poulain.

Note to self – and to the a.a.: fine. I’ll stop talking about [J]. But it’s still killing me inside.

4 comments:

Anonymous said...

Toujours une photographie de jolis moments, peut-être plus lumineux sous la plume qu'en vrai.

Mais le tout c'est de saisir ces moments avec le coeur, qu'importe qu'ils soient d'encre ou de frissons.

Nanis*

Anonymous said...

J'aimerais te laisser ce maigre commentaire: ton texte est beau, beau, simplement et merveilleusement beau, plus beau que la réalité, il a cette simplicité nacrée et magnifique...

Anonymous said...

DES CLEMATITES POUR EMILY

Dans le grand kiosque à musique
Le vent sculpte les arômes
Des danseuses de la porcelaine

Les starlettes se voient actrices
Mais c'est Greta la blonde
Qui fait le spectacle

Marlène la brune
Tient les scripts de la brume
Que Jimi chante de sa guitare

Un beau dimanche matin
Nico vocalise les fourrures
Que le velours peint sur l'été

Anonymous said...

http://fr.youtube.com/watch?v=2PcF040AA6k#h