Nov 21, 2008

à peine éthérée

On en vient à haïr ce corps qui prend trop d'espace.
L'esprit est plus leste, plus agile, plus souple : à lui seul des ailes poussent, lui seul connaît les plus grands vertiges et les plus infimes connections, lui seul résiste à la pression, fugitif, insaisissable, irréductible.
Il trouve son harmonie dans un glissement perpétuel, provoque des collisions nucléaires entre désirs et raison : tout est dans la recherche. L'idéal - simplemnt une poignée de sable qui tantôt se fait, tantôt se défait - toujours au gré du vent.
Préférer le manque à la satiété, voire le trop-plein : tout superflu étouffe le mouvement, pèse sur les vibrations, obstrue les lignes de fuite. C'est le cube replié sur lui-même, qui s'opacifie lentement au fur et à mesure que le statisme s'installe.
Mais le manque leur fait peur. L'attrait du vide leur paraît le signe malsain de l'auto-dépréciation.
Alors on regagne le silence, comme toujours, pour continuer à repriser les accrocs dans l'atmosphère; on sourit à leur bonheur et on attend la prochaine pluie pour fermer les paupières, et dormir un peu enfin.

2 comments:

Anonymous said...

very nice, ce "superful" ; révélateur?

mdr, le code de vérification est "fulneolo"

Bamboo said...

plutôt un typo, on va dire ^^ rien de révélateur, je pense!