Dec 30, 2008

It's All About Books

Plutôt corne ou marque-page?

*crise d’hystérie* Surtout pas de corne ! Je supporte à peine les marques discrètes faites au crayon gris, alors l’acte de corner les pages – pis encore, celui d’écrire ou de surligner (!) – dépasse l’entendement, et constitue pour moi une quasi-violation de l’intégrité livresque. Ou alors, il faudrait que le livre soit très vieux, avec des pages jaunies, et que le papier soit légèrement froissé à cause du temps et non par une quelconque action humaine. Quant au marque-page – j’adore les marque-pages et je les collectionne, ce qui veut bien dire que je ne les utilise jamais. Je retiens – ou pas – le numéro de la page, et j’aime feuilleter un peu le livre avant de retrouver l’endroit où je m’étais arrêtée ; cela permet de replonger plus aisément dans l’univers du livre.

As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?

Quelle question – c’est pratiquement tout ce que je demande en cadeau.

Lis-tu dans ton bain?

N’étant pas une adepte des bains, et étant dotée d’une maladresse légendaire, je préfère éviter.

As-tu déjà pensé à écrire un livre?

Voui ^^. Même plus que pensé, dira-t-on.

Que penses-tu des séries de plusieurs tomes?

L’esquive traditionnelle – ça dépend des séries. J’avais lâché Harry Potter au milieu du 5ème – mais j’ai envie de m’y remettre. J’avais lu d’une traite les Anne of Green Gables et les His Dark Materials, et j’y reviens toujours avec plaisir. Certains des The Cat Who – notamment au début – étaient maladroits à certains moments, et j’ai mes habitudes quant aux tomes que je lis, mais globalement, la série est bien menée. J’aime bien la continuité entre les tomes, qui introduit le temps dans l’histoire – on retrouve certains personnages comme des vieux amis, dont on apprend à connaître la psychologie, les habitudes, et ainsi de suite – même si j’apprécie avoir des surprises au fil des livres sur ces mêmes personnages. S’ils restent trop statiques, avec toujours les mêmes tics, les mêmes rôles, la série tend vite à s’essouffler. Quant aux séries dont les livres n’ont pas de lien particulièrement chronologique, elles structurent tout aussi bien l’univers du roman.
Tout ça pour dire, ça dépend de la série, ça dépend de moi. Si j’aime, tant mieux ; si je n’aime pas, tant pis. Et pour commencer, je n’aime pas les généralisations.

As-tu un livre culte?

Un livre en appelle un autre, et la liste s’allonge de seconde en seconde. S’il faut fournir une réponse, je donnerai, pêle-mêle, des auteurs : Maulpoix, Char, L.M. Montgomery, Twain, Pullman, T.S. Eliot, Apollinaire, et puis…

Aimes-tu relire?

Si je n’ai pas aimé la première lecture, non, et c’est contrainte-zet-forcée que je relirai (ex. Stendhal, Rousseau). Mais si j’ai aimé dès le début, aucun problème pour relire, à condition que les intervalles de lecture soient espacés, ce qui permet de redécouvrir l’écriture elle-même tout en ayant des réminiscences de l’histoire. Et il y a toujours quelque chose de nouveau à découvrir.

Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu'on a aimés?

Si je les rencontre, j’aimerais parler à l’homme – ou la femme – et non à l’écrivain.

Aimes-tu parler de tes lectures?

Oui, mais il faut choisir le bon moment. On ne lâche pas comme ça un livre dans la nature, et tout livre n’est pas bon à proposer. D’autre part, si je dois en parler, c’est du point de vue du style, de l’écriture. Je déteste faire des résumés.

Comment choisis-tu tes livres?

Selon l’envie du moment. En général, je reviens aux auteurs que je connais, que j’ai appréciés. Le titre est important – j’aime ce qui résonne, ce qui ouvre des perspectives avant même de commencer la lecture. J’aime aussi les beaux livres ; et j’essaie toujours de choisir la collection avec soin. Quant aux livres de poésie – je choisis plus à l’instinct : je cherche le recueil où se trouve un poème en particulier, je cherche aussi selon le mouvement littéraire qui me plaît au moment même, je reviens aux auteurs que j’aime, et comme toujours, je choisis de belles collections – comme la nrf pour les livres francophones – et les titres qui sont beaux (Les Matinaux & La Parole en archipel – de Char : un classique).

Une lecture inavouable?

Rien ne vient à l’esprit pour l’instant, mais s’il y en avait, elle resterait inavouable. Et puis là, il faudrait discuter du concept d’inavouable, qui reste quand même assez relatif, ‘spas…

Des endroits préférés pour lire?

Là où je peux m’isoler, là où les autres n’iront pas facilement déranger la lecture. Un endroit où je peux de préférence m’asseoir ou m’allonger, et changer de place toutes les dix minutes environ.

Un livre idéal pour toi serait:

Quelque chose de beau, de neuf, de captivant.

Lire par dessus l'épaule?

No way. A part peut-être les BD quand je les lis avec mon frère. Il est en train d’apprendre à lire à mon rythme donc ça va. Mais à part ça, non, jamais – la lecture est un acte complètement solitaire, individualiste, parfois même égoïste.

Lire et manger?

Tant qu’il n’y a aucun risque que le livre soit taché, oui. Et boire, aussi.

Lecture en musique, en silence, peu importe?

La plupart du temps, en silence. Mais quand j’ai trouvé – ce qui est rarissime – la musique qui s’accord avec le texte, oui, un peu de musique, mais très bas.

Lire un livre électronique ?

J’aime le contact physique avec le livre, et la perspective de rester six heures devant un écran ne m’enchante guère.

Le livre vous tombe des mains : aller jusqu'au bout ou pas?

Oui, dans 99% des cas. Si l’enjeu n’est pas de taille, je m’autorise une pause temporaire qui devient parfois permanente (ex. Stendhal, Rousseau). Mais dans les autres cas, je veux avoir de quoi ‘critiquer’, et puis aussi savoir comment se déroule la fin qui peut parfois sauver le reste du livre.

Questions extra rajoutées par Mimy :

Sauter ou pas de paragraphe ?

J’avoue que je l’ai fait avec Balzac. Ou alors quand le texte est un texte de philosophie ou de critique littéraire et que les phrases sont alambiquées, et qu’il est 22h30, et que la lumière de la lampe était trop faible, et que je voulais savoir avant l’interro de demain où diable l’auteur voulait en venir. Mais dans les autres cas, non – quitte à, comme dit Mimy, penser à autre chose pendant un paragraphe qui ne me plaît pas.

Pauses pendant la lecture ?

Oui, mais le plus souvent pendant la relecture. A la première lecture, quand le livre est captivant, je n’ai pas le temps de m’imposer des pauses, et mon rythme suit celui de l’écriture. Mais à la relecture, je prends un peu de distance, et il m’est plus facile de faire une pause.

Les livres sont-ils votre principale mine de cadeaux ?

Oui. J’ai tendance à associer les gens à des livres – mon petit frère aux BD, ma mère aux livres d’histoire et de voyage, par exemple.
Je rajouterais bien aussi quelques questions - à savoir, si vous êtes atteint de bovarysme (MTT selon la classification de Pennac), si vous aimez les adaptations cinématographiques de vos romans préférés, si les noms des personnages ou des lieux est important pour vous, si vous aimez un genre en particulier ou préférez l'éclectisme, et quelle serait la librairie (pas la bibliothèque !) idéale pour vous.
Et je tague Abeille, Nanis, Maéva, K., May.

Dec 26, 2008

Brief Escape

Je ne supporte pas l'odeur de la pâte feuilletée enduite de sucre glace qui est en train de cuire dans le four, même si j'aime les palmiers qui seront z-ainsi confectionnés.
'Fin, oui, j'aime les palmiers, mais pas à 11h du soir, après un repas hyper lourd, et pas avec les délires de la famille sur le palmito-jambon.
[retourne dîner en famille]

Dec 25, 2008

Ici.

« Joyeux Noël
Merry Christmas
Feliz Navidad »

Un Noël qui passe tout doucement, sans faire de bruit, sur la pointe des pieds. Il n’y aura pas de neige cette année, et le rituel est bouleversé – Père Noël est passé pendant le Réveillon, et le Jour de Noël paraît extraordinairement solennel, avec la famille et les invités, et le déjeuner qui aura duré environ 2h45 (stricto sensu, pour les ‘enfants’. Pour les ‘adultes’, comptez une demi-heure de plus). Ici, la vallée est entourée de montagnes est une boule de verre qui protège un univers fragile, éphémère. Nous partirons sous peu, fêterons la Nouvelle Année dans un pays qui n’est pas le mien, dans un monde où, parfois, j’étouffe.

Mais il y a toujours le froissement du papier cadeau qu’on ouvre, le craquement du feu de cheminée, les cadeaux auxquels on ne s’attend pas, les moments de fous rires, les journées consacrées aux Beings, les jolies tenues qu’on essaie pendant des heures, et puis les montagnes, le ciel très bleu hier, la neige au « Prat », les poinsettias, le feu de cheminée, les films de Noël, et l’envie irréductible de rester dans un endroit où le temps est suspendu, où l’esprit est apaisé, où l’on aurait envie de s’envoler vers le sommet de la montagne d’un blanc immaculé, là, tout là-bas, à l’horizon, et cette impression que jamais demain n’arrivera puisqu’aujourd’hui est bien trop beau, la sensation qu’on ne peut jamais étouffer ici. La vie est ténue ici, non qu’elle soit fragile en elle-même, mais elle tourne autour de petites choses, de silences. J’irai à l’église du village en fin d’après-midi, pour apprendre à écouter de nouveau ce silence.

Et ce qui me manque le plus dans le Nord, c’est le ciel bleu d’ici. Bleu, comme le jazz, comme le papier cadeau chamarré, comme les pointes des bougies, bleu comme la couleur des rêves.

Dec 22, 2008

[Only in]

Where can I watch "Tweety & Sylvester" in the morning, while eating Nutella crêpes, and watching the sunrise rise over the mountains and glide over the frosty garden?
With no partiality whatsoever, only at my grandparents', in Ariège. ^^
I'll be making at last a Christmas tree, getting ahead with my writing, going downtown to buy postcards and take pictures [Foix is a pretty town when it's all decorated], and, and...
I just want to stay.

Dec 19, 2008

Statistiques

Le temps est venu de déposer le bilan.

Le rituel khâgneux du Concours Blanc, familièrement appelé CB, s’est déroulé du samedi 13 décembre, à 8h, jusqu’au vendredi 19 décembre, à 14h.

Samedi : Géographie, 5h. Santé et environnement dans l’Afrique subsaharienne.

Lundi : Français, 5h. « Diderot semble vouloir combler la brèche entre l’image et le texte par un va-et-vient constant du mot à l’image et de l’image au mot et ce, même dans l’Encyclopédie qui oscille pareillement entre texte et planche. Il crée verbalement des images pour accompagner, comme en parallèle, les tableaux qu’il a vus : ces images supplémentaires contiendront souvent plus de détails que la description du tableau proprement dite ». Antony Wall, Ce corps qui parle. Pour une lecture dialogique de Denis Diderot. Montréal, XYZ éditeur, 2005, p.229. En quoi cette affirmation éclaire votre lecture du Salon de 1767. Ruines et paysages ?

Mardi : Histoire, 6h. Les libertés en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. [En petit, en bas, a été rajouté : « Vous traiterez le sujet ci-dessus ». Non, sans blague.]

Mercredi : Spécialité, Thème Anglais, 4h. Extrait de La Conversation amoureuse, Alice FERNEY, 2000. [Une femme de 36 ans amoureuse d’un homme qui en a 72.]

Jeudi : LVA Anglais, 6h. Extrait de A Domestic Dilemma, Carson MacCullens, 1951. [Une mère alcoolo, et un père qui veut protéger ses enfants, ressent de la haine à l’égard de sa femme, mais finalement comprend ce qu’est toute la grande ‘complexity of love’.]

Vendredi : Philosophie, 6h. L’exigence républicaine est-elle nécessairement au cœur de toute politique légitime ? [Qu’on me pende si le professeur a une seule fois prononcé « exigence républicaine » dans le cours.]

Au total ? 19 copies doubles effectivement, 16 copies et ¾ exactement, 67 pages noircies. 5 bouteilles d’eau, environ deux douzaines de Pims’ framboise-cassis. Un prof de philo qui tente vainement de lutter contre le sommeil pendant les 3ème et 4ème heures de surveillance, et réussit à s’endormir, et à ronfler pendant 5 minutes lors de la 5ème heure. Une prof d’allemand qui ramène deux boîtes de Ferrero Rocher, auxquelles les ¾ de la classe ne toucheront même pas, mais qui seront tout de même consommées en 2 jours. Un prof de géo dont la sonnerie de téléphone indique les heures qui passent et se compose d’une synthèse de 4 (ou 5) chants de Noël. Un prof de français qui ramène trois boîtes de chocolats pour la dernière épreuve. Et un prof d'anglais, qu'on se demande s'il est pas névrosé - le jeu étant maintenant, quand nous recevons un texte à étudier ou à traduire, d'y trouver ZE problème relationnel, le coeur des relations conflictuelles.

Et maintenant ? Eh ben, je lis Harry Potter, j’écris les Beings, j’écoute Cold Play (Lovers in Japan) & Pink Martini, et je veux partir, vite.

Dec 18, 2008

Marre.

Juste parce que j'avais envie de le dire.
Juste parce que je me suis battue tout cet après-midi avec la dernière version de windows live machin truc chose 2009, qui en fin de compte, est d'une nullité absolue-zet-effarante. Et on peut même pas l'enlever, et la remplacer par l'ancienne. ('Fin, JE ne peux pas l'enlever et ainsi de suite, vu mes compétences informatiques.) C'est pas indispensable à la vie, ce truc-là, mais quand ça s'ajoute à la liste déjà longue des choses-qui-foirent...
Juste parce que demain, j'ai ENCORE une épreuve. Philo. Et vu comme le prof zappe nos cours, j'ai envie de faire réciproquement, et de faire un beau zappage d'épreuve.
Juste parce que je n'ai pas le droit de me plaindre.
Et puis voilà.

Dec 13, 2008

Scrapbook #1

« The day I realized she was beautiful was also the day I began to feel like a puppet, with a soul too small for its wooden body, too lithe for its wooden limbs. That day she told me about reality, saying it was just outside the door, I asked her if I was real. She answered, ‘Yes, of course, dummy. We are all real. Why wouldn’t you be?’ I turned away. »

Je lis CLAMP [Tsubasa Reservoir Chronicles & xxxHolic]. Je mange des poivrons rouges, des clémentines, des chocolats. J'écris un peu n'importe quoi. Je voyage en esprit: à NYC, à Frisco, au Japon - et des endroits où il n'y a personne. J'essaie d'apprendre à comprendre la calligraphie des veines, même si mes mains sont de plus en plus souvent froides. J'ai envie de de danser dans la neige. Je rêve de beaucoup de choses, je construis des mondes, je parle à des absences, je discute avec des fantômes. Je pense à [lui]. Je note ce que j'entends, les bouts de conversation saisis au vol. J'en fais des 'scrapbooks.' Je ne me sens pas de réviser.

Et j'ai commencé le rite khâgneux du Concours Blanc ce matin, avec 5h de géographie.

Dec 6, 2008

comptine d'une après-midi d'hiver [vrac]

Les journées d’hiver s’enchaînent, sans neige, en tourbillons disloqués. Le froid aplanit tout, lisse les surfaces, écrase les volumes – tout en ne retenant que quelques points de couleur qu’il dilate, pour masquer la nudité et l’étiolement du reste.

Les réminiscences pêle-mêle de cette semaine : les croissants de lune le soir, le rituel du jeudi soir, les clémentines – et puis les invités du vendredi soir, après 9h30 de cours, les éclats de rire et les pics de fatigue. J'apprends le froid et l'irrésistible envie de se fermer que les paupières ont toujours au mauvais moment.

Et puis les macarons [chocolat, citron, framboise] qu’on mange sans réfléchir, les arômes de chocolat chaud et de cannelle, les ongles qu'on lime le soir en écoutant Gershwin [Rhapsody in Blue].

Le salon de la maison face à ma fenêtre semble être une alcôve, une avancée circulaire du mur. Les fenêtres sont de taille moyenne, et à présent, quelques lumières – un petit point orange qui ne vacille pas – les entourent. Je crois qu’on peut même voir un sapin à l’intérieur.

Enfin, ce matin – pause coiffeur. J’aime ce petit salon – à présent entièrement décoré de rameaux de sapin et de boules argentées. Les odeurs, dont celle de la laque, y sont particulières – douces, apaisantes, familières, réconfortantes. Je suis revenue chez moi à pied, profitant d’un ciel encore dégagé, d’un bleu ténu et presque cristallin. Crochet par la boulangerie [Banette Legrand].

En fait, j’aimerais être une de ces danseuses minuscules de porcelaine qu’on trouve dans les boîtes à musique – vous savez, ces boîtes qui, quand on les ouvre, laissent échapper une mélodie presque obsédante, et la danseuse, pendant ce temps, tourne sur elle-même dans le velours rouge de la boîte. Voilà, une danseuse de porcelaine qui a toujours dans la tête les airs d’Amélie Poulain.

Note to self – and to the a.a.: fine. I’ll stop talking about [J]. But it’s still killing me inside.

Dec 1, 2008

Avoid the eyes

[It's as simple as one two three
As simple as that.

And I wish I could tell him everything
Everything that's on my mind.]



Ce week-end, ce fut les crêpes, et puis la catabase dans Nerval. Je dis bien catabase, car il me semble que dans les Chimères, sourd une lutte terrible contre la mort. Mais pas la mort habituelle - plutôt la mort qu'est la folie médicale, cette dépossession de soi-même. Voilà pourquoi Nerval refusait d'être fou, ou du moins, refusait de voir sa poésie comme le produit de sa folie. C'eût été nier sa propre capacité à écrire, son propre talent.

Ce fut aussi le week-end de résolutions, sensées ou non, afin de cesser d'étouffer, de pouvoir respirer un peu plus. Créer un espace où les perspectives puissent insuffler un peu de vie dans ce sang qui se fige un peu trop vite, afin qu'il aille irriguer les plus fines veinules, amplifier les moindres sensations. Tout est dans le 'un peu' - jamais de superflu (car ce corps qui prend déjà trop, trop d'espace... et ceux qui disent le contraire ne comprenent pas sa géométrie particulière).

Je ne supporte pas de laisser tomber. Ni les choses, ni les gens. Mais parfois, il faudrait apprendre à échouer. Ou plus exactement, à s'échouer. Se décevoir soi-même pour rendre tangibles à ses yeux ses propres limites. Et faire l'expérience d'un oubli interne, s'échouer sur une grève inconnue ou oubliée de l'esprit, afin de se reposer quelque temps. Je reprendrai jeudi donc, les mains un peu tremblantes, le regard un peu noyé. Le froid de la nuit, les étoiles comme des points de diamant parmi les sapins, tout cela se chargera assez bien de mettre un peu de baume si les plaies se sont rouvertes. Et info pour les abonnés sarrasins: les ambulanciers ont commencé à allumer les lumières de Noël à partir de 17h. Et moi, j'ai envie de crêpes, de Nutella, et d'allumer une bougie sur le rebord de la fenêtre, en attendant minuit, et la lune.