Oct 22, 2008

S'il fallait tout expliquer...

C'était peut-être début automne. Ces moments hésitants entre une langueur d'été et un bruissement d'automne. Quelques arbres balbutiaient du roux, mais la plupart avait réussi à retenir encore un peu plus longtemps leur feuillage. On en était encore au matin, une aube qui s'attardait, légère, en pollen bleuté. Le soleil à travers les frondaisons, comme autant de fractales.
La rosée s'agglutinait à l'herbe. Il arriva de l'autre bout du pré, à contre-jour, une silhouette qui se rapprochait, se précisait. Il était en tenue de cheval, une cravache à la main. Le cheval le suivait. La cravache claqua une fois dans l'air qui oscillait entre infime sècheresse et infime humidité.
Un claquement, et l'atmosphère s'ouvrit en un crissement abrupt, une fine plaie mordorée, béante le temps d'une poussière de seconde.
Il continua sur le chemin, sifflant parmi les touffes de mauvaises herbes.
Bien plus tard, quand j'ai relevé la tête de la guitare, je me suis aperçue qu'il avait bruiné.






PS: of course, this doesn't mean anything.

Je me suis rendue compte que l'existence de travail en prépa augmentait le temps que je consacrais à des articles et diminuait celui que je consacrais à l'écriture de poèmes. Et inversement, quand je n'ai rien à faire en vacances, je privilégie les poèmes au détriment du blog. Voilà, c'est tout. Ca ne servait à rien, mais je voulais le dire.

Et les images qui m'arrivent du monde ces temps-ci sont surprenantes. Toutes en noir et blanc, aux angles adoucis, un peu gommés, recouverts d'une espèce de patine verbale, avec quelques points de couleur qui se détachent, nonchalants. Les yeux verts dans le miroir. Les escarpins rouges dans la rue, hier. Le ciel bleu d'automne à travers la fenêtre pendant les heures d'examen. Les dessins bleu pâle sur la boîte en fer blanc, celle où on met les bougies pour les gâteaux d'anniversaire. Les Ferrero Rocher et les Mon Chéri, maintes fois ré-arrangés, toujours en vrac. Et les boucles d'oreille en ambre sur la commode, que je n'ai toujours pas rangées.

Dois-je encore expliquer pourquoi j'aime tant le jazz? Ca me réchauffe les doigts quand j'ai passé trop de temps à taper à l'ordinateur les dissertations. Et quand on dit jazz, tant de mots se téléscopent pour rendre compte de sa richesse. New York, blues, automne, mocha, terrasse d'un café, et ainsi de suite. Tous ont une saveur si particulière que je m'en veux de les dire tout haut. C'est un peu une trahison.

Je lance un appel désespéré: quelqu'un aurait la chanson Gate 22?

2 comments:

Anonymous said...

celle-là?

http://www.youtube.com/watch?v=uN0nJuXL9n8#

Bamboo said...

Oui, en effet.

Les dernières notes sont... géniales.