Jan 4, 2009

Solitude Standing

« Quand on vit longtemps avec des fantômes, on finit par adopter leurs coutumes. »

Je nage en pleine crise. Les Beings se dérobent à qui mieux mieux, et je saisis maintenant les migraines dont peut souffrir un démiurge face au problème épineux de la création d’un Mônde. En plus les gens réclament un nom, quelque chose qui leur convienne. C’est qu’ils ont de ces exigences… Celui qui croyait que les avoir créés était raison suffisante pour les contrôler entièrement devait avoir sacrément picolé la veille. Je ne sais même plus en quelle langue je devrais écrire.

Je me suis racheté des cartes postales pendant l’après-midi resto-ciné avec A. Il faisait froid dans les rues de Valenciennes. Puis, de retour à la maison, la famille d’un ami à mon frère était là. Et quand eux sont partis, le ciel était noir, avec des reflets orange, et le ciel neigeait.

« Il y avait un grand vide, dans lequel une épine était fichée, et puis le vide saignait. »

Un vrai mois de janvier, tout ce qu’il faut de stérile, de gelé, de morne. Même pas une montagne ou deux pour purifier l’atmosphère.

Et puis il y a tout ce que j’ai à faire aujourd’hui et que je ne ferai pas. J’ai envie de croire encore (un peu) à l’infini.

« Après tout, on a beau connaître les bouquins, eux ne nous connaîtront jamais. »

C’est sûr qu’ils ont besoin d’être lus pour exister, mais ils n’ont pas besoin de nous singulièrement. C’est ça qui est un peu triste, dans la lecture. Le livre s’offre, mais il ne s’offre à personne en particulier. L’auteur écrit, il écrit pour nous tous, mais jamais pour nous en particulier, jamais pour nous qui apportons notre lot de qualités et de défauts, notre paquet de chair, d’os et de sang. Le vrai amour des livres est totalement désintéressé et sans retour. Eux sont en revanche dûment intéressés, nous pompant la vie jusqu’à la moelle, jusqu’à ce que la signification de ‘vie réelle’ nous échappe.

C’est ça, ou presque. Car on s’habitue à ces êtres légèrement vampiriques, qui donnent la même réponse, sans tenir compte de l’identité de celui qui a posé la question. On s’habitue aux fantômes turbulents d’auteurs et de personnages, qui finissent par apparaître en décalqué sur ce qui se passe autour de nous. Même chose pour les mythes, les légendes. Là-bas, avec les autres, on rit de ces croyances superstitieuses ; mais ici, quand il n’y a personne, on les cherche toujours, espérant les apercevoir.


On n’a qu’à aller casser quelques miroirs, histoire de confirmer la présence de ce « jinx » ; puis on ira écouter Lovers in Japan en attendant que le temps passe.

1 comment:

Anonymous said...

FURNITURE

Certains livres tiennent parole
Et décollent le papier peint
Qui enlumine le paysage
Quand le lecteur voit clairement
La coïncidence apparaître
Mais leur lecture ne dépend
Que du regard qui les contemple
Et souvent les pare
De ce qu'ils ne disent pas
Privilège de la recréation




seule sharzad lit vraiment; avant elle, des poupées fardées de leurs propres désirs.