Nov 26, 2008

theaters


la neige se veut tenace - s'agripant aux recoins sombres du jardin.

mais en vain - le jardin est revenu à sa couleur d'un gris-vert sale. ses imperfections qui avaient été dissimulées par la neige résurgissent à présent, cicatrices séchées. et les roses se sont brisées comme du verre.

il y a encore le problème de ta voix, de ton odeur. je ne sais toujours pas quoi en faire - les mettre dehors avec le reste, ou les laisser quelque part sur l'étagère, entre les matinales et débarcadères.

les bijoux qu'on laisse sur la commode, nina ricci, le sable de monterey (ta voix, ta voix) et puis les musiques qui s'entrechoquent, un tintement distrait: gershwin, satie, brubeck, et puis arrangement pour piano 4 mains de rachmaninov de la belle au bois dormant de tchaïkovski. j'ai eu envie de regarder les aristochats.

les goûters ces temps-ci: chocolat chaud, pâte d'amande, mandarine. je fais dans la miniature, voire le minimalisme, une orfèvrevrie du temps en somme. commencer une calligraphie des corps. (even if that body takes up too much space - that awful, clumsy body.)

"Anyone who has ever seen anything happen on a stage – anything – knows that a theater is so full of magic that after years and years of opening nights there must be magic enough to last forever in its walls."

(Clin d'oeil to my Hopper friend. Cynthia Rylant, The Van Gogh Café)

Nov 23, 2008

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[Snow roses. Startling points of color in the black & white hushed landscape.]

Nov 22, 2008

esprit nei-gisant.


pendant toute la journée, par intermittences: la neige.

on lève la tête du thème d'anglais (nana, zola) à 9h36 et: la neige.

en gros flocons mouillés, qui fondent immédiatement.

les mandarines juteuses, dont l'intensité du parfum est inversement proportionnel à la taille. prendre les plus petites, celles dont l'arôme est juste ce qu'il faut de sucré, celles qui ont le plus de saveur, des soleils en miniature. à déguster avec un carré de 1848 (non, pas la 1ère date du programme d'histoire de lyon) aux éclats de noix de pécan grillés.

à 17h12 sur la place d'armes, les flocons étaient violets avec les lumières des décorations.

les décorations au centre commercial, le jazz et les chansons de noël, le grand manteau gris, les lumières la nuit sur la place, le monde, et toutes les choses qu'on rêve de faire, mais qu'on ne peut pas faire, parce qu'on fait du shopping avec les parents [chocolat chaud, boutiques de déco, achat de livres et de cartes postales-marque page, bottes], l'espoir insensé de l'apercevoir dans la foule, entre deux flocons.

mais rien, toujours rien. juste la neige, qui fait du bien, qui apaise.

[I want you, you, you / I want you to look at me / in the eyes / and dance / with me - always.]

Nov 21, 2008

à peine éthérée

On en vient à haïr ce corps qui prend trop d'espace.
L'esprit est plus leste, plus agile, plus souple : à lui seul des ailes poussent, lui seul connaît les plus grands vertiges et les plus infimes connections, lui seul résiste à la pression, fugitif, insaisissable, irréductible.
Il trouve son harmonie dans un glissement perpétuel, provoque des collisions nucléaires entre désirs et raison : tout est dans la recherche. L'idéal - simplemnt une poignée de sable qui tantôt se fait, tantôt se défait - toujours au gré du vent.
Préférer le manque à la satiété, voire le trop-plein : tout superflu étouffe le mouvement, pèse sur les vibrations, obstrue les lignes de fuite. C'est le cube replié sur lui-même, qui s'opacifie lentement au fur et à mesure que le statisme s'installe.
Mais le manque leur fait peur. L'attrait du vide leur paraît le signe malsain de l'auto-dépréciation.
Alors on regagne le silence, comme toujours, pour continuer à repriser les accrocs dans l'atmosphère; on sourit à leur bonheur et on attend la prochaine pluie pour fermer les paupières, et dormir un peu enfin.

Nov 20, 2008

Et puis voilà

L'espoir, c'est une seule étoile un soir d'automne. Ou trois notes de musique qu'on fredonne sans le savoir, un refrain auquel on se raccroche.
Son regard et son sourire, fugitifs:
Il n'y aura pas de salsa ce soir, pas d'oubli pour deux heures. L'espace d'une seconde, on maudit, les dents serrées, le théâtre de la semaine dernière.
Les sapins rachitiques ont bien fini par écarteler les étoiles d'automne. La mélodie se perd entre deux absences. Tout, tout part en fumée; il n'y a plus que les lumières de Noël chez les ambulanciers qui brillent déjà. On repartira demain, les mains dans les poches, le petit nuage de vapeur se formant autour des lèvres, la ligne d'horizon à l'est légèrement bleutée, l'air de rien. (Harp on it 'till heartstrings break!) Il faudra sourire. L'attente est longue, les paupières lourdes.
La solitude est finalement l'amie la plus fidèle.
Et même les clémentines qui laissent leur parfum sur le bout des doigts ne font plus rien.

Nov 14, 2008

Ou comment tout se tient

Soirée épique.

Le Tartuffe, au théâtre de Lille, hier (jeudi) soir.

Le trajet en bus, et les compositions à quatre voix ; la nuit qui s’avance en nappes amples ; la lune très ronde ciselée par les arbres.

La Grande Place, la ville la nuit, le chocolat chaud.

Les billets, la répartition des places, les points de relief pendant les quelques minutes juste avant. Les parfums, les éclats de voix, la chaleur ambiante qui feutre toutes les sensations.

Les spéculations et rebondissements en tout genre. L’affaire JL fut vite expédiée – au grand désespoir de certaines. Mais d’autres ont dû avoir quelques souffles au cœur ce soir-là…

Un décor minimaliste et moderne pour une représentation époustouflante. La salle est devenue bulle de rire.

[Mais une soirée là-bas voulait dire une soirée sans J.]

Le retour, le reflet dans la vitre aimerait bien rentrer dans le bus, où les lumières bleues sont petites et douces.

Le blues est un vieil ami, disons même, un frère jumeau.

PS to my Hopper friend: the ideas are coming. The writing will be over for tomorrow evening, with some luck.

Atmosphère.

Le ciel est bas aujourd’hui, et la brume lourde.

Nulle diérèse dans cet air blanc, ces nappes de velours sans consistance mais qui pèsent sur les paupières – une lassitude qui s’infiltre inconsciemment dans les interstices des briques et dessine des tatouages invisibles sur la peau. Le blanc joue au paradoxe : il aplanit tout, réduisant les volumes à une surface en deux dimensions, faisant ressortir les détails des contours, mais les contours des feuilles ne semblent que mieux se fondre dans le blanc qui les enveloppe, les lignes brisées des toits ne semblent que mieux reprendre en volume, dépliant leurs carreaux et leur zinc – on croirait qu’il vient de neiger.

L’arbre est entièrement dépouillé, à l’exception de quelques feuilles qui résistent, d’un vert de printemps si tendre, si translucide, si diaphane qu’elles ne tarderont pas à céder à leur tour.

J’aurais voulu faire dans le minimalisme, comme cet arbre dans la cour grillagée, entre le château d’eau et les bâtiments délabrés, dont la pierre se laisse ronger par les mauvaises herbes.


Je maîtrise déjà le souffle, et les temps de silence. Le mystique a toujours ses heures. Je pars à présent sonner les vêpres du carnaval d'automne, celui organisé pour les choses qu'on laisse sur le côté de la route pour aller plus vite.

Nov 12, 2008

accrocs

une khôlle de philosophie géniale ('faut-il gouverner à vue pour être un bon politique?') - résultat: on se sent tout de suite un peu plus révigorée un peu plus prête à repartir...

et khôlle de géographie - le prof, cassant? non - il suffit de jouer la carte de 'je ressors la conférence de l'année dernière dont le prof pensait qu'on ne se souviendrait plus' ... (et de gérer le temps correctement mais ça c'est une autre question)

on n'avait besoin que de ça. surtout que les bâches accumulées commençaient à plomber le moral. il reste encore des points d'ombre des angoisses mais il faisait si beau aujourd'hui une magnifique journée d'automne. et l'église de valenciennes maintenant qu'elle est rénovée est si blanche contre les nuages.

les projets d'aller au musée juste à côté du lycée après les cours pour regarder. et demain - lille et tartuffe. on reviendra tard mais on aura sûrement gagné une balade entre amies lille la nuit peut-être un panini et la possibilité de voir les étoiles à 11h du soir.

tant pis pour la salsa. les illusions tombent moins douloureusement ce soir comme les feuilles par la fenêtre. les feuilles noires contre un ciel plus sombre encore mais profondèment vivant. la pluie de l'autre côté de la vitre la pluie bleue des crépuscules est toujours belle. elle enseigne la patience l'attente. tout ça pour glaner un sourire, un coup d'oeil. [wouldn't i like to be / beautiful and wild / something special / something never seen before]

et ce fichu coeur qui dessine des arabesques dans l'esprit le bleu est partout sur les doigts les lèvres les yeux un peu embués je t'aime moi non plus à voix basse dans ces églises de basalte ah la belle vie la sale vie tatouée partout sur les pavés

et ce fichu coeur
la nuit sous le réverbère
en mille pièces sur les pavés
scintillants de pluie

Nov 8, 2008

En 6 heures.

Les campagnes françaises et la politique de 1848 à 1880.

(Où comment traiter un non-sujet avec un non-cours.)

Nov 7, 2008

Absence in the House o' Dreams

On prend les mêmes et on recommence.

Sauf que le résultat est complètement différent.

Perplexité. On cherche, on cherche, sauf que là, on ne trouve pas.

Ça marche bien toujours avec les autres, pourtant.

Disons-le clairement : je ne sais, je ne comprends pas ce qui manque, ce qui fait trou noir. Une mauvaise veine, qui enverrait un sang insidieux, chargé d’une douleur muette, jusqu’au bout des doigts ; ces doigts qui semblent s’engourdir à vue d’œil.

Dans l’esprit, une salle désespérément vide, où tout ce qui résonne encore, c’est l’écho de quelques pas de danse que j’avais à peine esquissés autrefois ; l’écho de voix, de larmes, de rires très anciens et qui se sont effilochés avec le temps, ne laissant que des atomes qui vibrent sans savoir pourquoi, des visages vacants, qui sont en quête de leurs anciens propriétaires (seraient-ils devenus locataires ?), et dont l’ovale blanc diffuse une lumière douce, un peu inquiète pourtant d’être si atone.

Les échos, parfois, restent en sourdine, tapis dans un recoin, mais parfois surgissent brusquement, aiguisant leurs arêtes à la lumière crue d’un néon défaillant – ils en deviennent tellement violents, qu’ils emplissent le crâne – le sang bat toujours plus fort dans les tempes, et cette affreuse sensation d’un tambour entre les yeux.

Disons, pour arrêter toute grandiloquence sentimentaliste et mélodramatique, qu’il y a une vague impression de manque : ivre d’un alcool encore inconnu, plus sournois et dévastateur que l’absinthe, on titube sur le bord d’une falaise – on ne voit pas, on n’entend pas l’eau en-dessous, et la terre semble elle-même mouvante.

Mais on ne sait pas, on ne saura jamais à quoi tient ce manque exactement. Peut-être le sait-on, mais on ne voudra pas se l’avouer. Il y a une absence, c’est tout.

(La belle vie, la sale vie, la sale vie, la belle vie...)

Pour finir avec une note plus sucrée, au sens propre et figuré, les premières clémentines de la saison, c’était aujourd’hui. J’ai encore le bout des doigts auréolés de ce parfum. Vivement Noël.

Nov 5, 2008

It's All About Paris

le sentiment vague de nausée du départ / le sac cramoisi / le parfum de Camberley Lane / la brume / un vague disque de laiton / Ile de France / la brisure nette des arbres jaunes sur le ciel bleu / TSF jazz 89.9 / ‘Go down, Moses’ / la confrontation entre la carte et Micheline / Kentucky Fried Chicken / friture et pots d’échappement / ‘no way we’re eating there’ / Porte Montreuil / le marché / la chambre-cabine de bateau à déco japonaise / carré de chocolat à la Grande Porte / café du Rendez-vous à Denfer-Rochereau / match de football devant les Jardins du Luxembourg / le fumeur de pipe / les voiliers blancs / Bastet et Foucault / ‘ils ne pouvaient pas se voir, on les a donc mis en face’ / Max / coucher de soleil sur la Tour Eiffel depuis le Panthéon / la lune en dernier croissant sur la mairie du Vème / ‘j’ai faim’ ou le refrain du frère / librairie Dubois / moleskines et calligraphies / les chocolats chauds d’Amorino / le professeur à lunettes avec le sachet de livres de chez Gibert qui mange seul à la pizzeria / les baies vitrées du restaurant / le reflet dans la rue / l’homme ivre et le nez en sang / les mouettes sur la Seine la nuit / les nappes de nuages / le guitariste sur le parvis de Notre Dame / les tickets de métro écornés / le beau gosse du métro / l’odeur des nachos dans le couloir de l’hôtel / les rideaux cassés / lever de soleil sur l’Arc / ‘My baby just cares for me’ / la lueur orange des lampions / Nina Ricci avenue Montaigne / Alexandre III / la crêpe Nutella / soit Manet ne sait pas dessiner les espagnoles, soit les espagnoles sont moches / ‘En fait, Angelina, c’est un peu la grand-mère de M. Lacquement.’ / Nusch-toute-blanche, Nusch-de craie, Nusch-de-cristal / les chassés-loupés-croisés-manqués avec Elle / le jus d’orange pressé / ‘I’m gonna be on the next plane home’ / l’avion sur les pistes / les oiseaux sur les champs / la pluie.


Much Ado-questioning About Nothing

Taguée par Mimy, je remplis donc le questionnaire, et je tague à mon tour Nanis et Abeille...

A. Aeneas (Énée, héros latin)
Ton héros préféré. Pour faire court, on va dire les brebis du Génie des Alpages, Donkey & Puss in Boots de Shrek, Anne of Green Gables, Tom Sawyer & Huckleberry Finn, Mia Thermopolis dans le film (et non les livres, hein) Princess Diaries, Dory de Finding Nemo, Mary Poppins, et… Oui, j’ai fait court, et oui, j’ai des références. Moi.

B. Bibax (grand buveur)
Ta boisson préférée. Chocolat chaud, mocha, jus d’agrumes, d’ananas, sirop de grenadine. (J’adore les questions au pluriel.)

C. Caelum (ciel)
Ton signe astrologique. Lion ascendance… machin.

D. Disciplina (action d'apprendre)
Les études que tu aurais faites si tu n'avais pas fait celles que tu as choisies. Soit dans l’astrophysique, soit dans la physique quantique.

E. Elenchus (perle en forme de poire (!) )
Pierre ou métal précieux que tu affectionnes particulièrement. Mais, "diamonds are a girl’s best friends, of course!" Et avec l’accent, en plus! Sans plaisanter, l’ambre, l’argent. Puis l’or, l’émeraude, le rubis.

F. Fatum (destin)
Ecris ton horoscope pour la semaine à venir.
« Travail : vous maniez la procrastination avec dextérité, c’est-à-dire que vous avez pris le sens du mot « vacances » au pied de la lettre, et qu’a commencé le compte à rebours des devoirs-de-dernière-minute. Soyez confiants, demain dans quinze jours sera un autre jour, et vous commencerez peut-être à vous organiser. »
« Amour : vous vivez dans un monde en constante évolution – vous attirez comme un aimant les confidences sur les amours qui se font et se défont. Les premières vous assureront qu’on finit toujours par trouver et que c’est si bon de pouvoir manquer à quelqu’un, les secondes que rien ne vaut la liberté et qu’ils sont tous des salauds. Quant à vous, ben, vous, euh, vous… »
« Santé : comme par anticipation, vos yeux s’ornent déjà d’un superbe maquillage violacé, qui dessine autour de vos paupières d’abord une légère ellipse, mais qui – n’ayez crainte – ne tardera pas à s’assombrir. Comme quoi, on peut être prévoyante ET féminine. Et vous souffrirez sûrement de bâillements à répétitions, engourdissement des doigts sur un clavier d’ordinateur, rouille des articulations des bras et jambes, mais à part ça, tout devrait aller bien. »
« Et pour clôturer le tout, nous vous souhaitons une joyeuse rentrée des classes de K, le jeudi 6 novembre ! »

G. Graecum (la langue grecque)
Langues que tu apprends / as apprises et celles que tu souhaiterais apprendre un jour. Ben, français, fluent en anglais (avec l’accent plus CNN que BBC), je me débrouille en espagnol, 2 ans d’italien que je veux approfondir, un an de latin qu’on approfondira peut-être un jour, et à part ça, quelques mots d’occitan. Après… portugais, catalan, basque, russe, finlandais, japonais…

H. Hamadryades (hamadryade, nymphe des forêts)
Être ou créature légendaire ou mythique qui te fait rêver. Nan, mais les dragons, ils existent.

I. Inscitia (gaucherie, incapacité)
Ce que tu ne sais pas faire. Si je laisse la parole à mon frère, on n’est pas sorti de l’auberge ; je dirais donc : vivre dans la réalité la plus simple, c’est-à-dire faire preuve de sens pratique.

J. Jura (le Jura)
Y a-t-il un lieu en France où tu n'es jamais allé, et où tu aimerais aller? Le must, c’est évidemment les coins que je ne connais pas des Pyrénées. Ensuite la côte Atlantique depuis le Pays Basque jusqu’à la Bretagne, puis les Alpes et l’Alsace.

K. Karthago (Carthage)
Le voyage que tu rêves de faire. Voyage autour du monde, en finissant (et en s’attardant) aux Etats-Unis.

L. Liber (livre)
Décris la couverture du livre qui traîne à côté de ton ordinateur. Deux livres, équidistants ; l’un est de format poche, a une couverture blanche, traversée par un rectangle bleu où se trouve le visage d’un poète : Maulpoix (Histoire de Bleu – Instinct de Ciel, nrf) ; l’un est plus allongé, et présente une vue aérienne de New York en noir et blanc (I Speak of the City – Poems about New York).

M. Memoria (mémoire)
Ton premier souvenir. Etant donné que l’organisation de mon esprit est à l’image de celle de mon bureau, c’est-à-dire inexistante, aucun triage chronologique n’est disponible, à part des impressions : Limoges, la maison où cuisine/salon/salle à manger étaient à l’étage, papier peint bleu ciel fleuri de la cuisine, Bambi dans la salle à manger et j’ai pleuré, moi en bout de table et la choucroute que je n’aime pas, l’orage la nuit, le cauchemar du lutin de Nils Holgersson, le bureau mal éclairé de Titi, les cours de danse, les filles que je n’aime pas à l’école, et un petit frère.

N. Nimbus (pluie d'orage, averse)
Décris ce que tu aimes dans la pluie. Dans la pluie de printemps, le sentiment que tout renaît, le matin doré, allégé par la pluie nocturne, les giboulées. Dans la pluie d’été, les grands orages violets. Dans la pluie d’automne, la sérénité qu’elle ramène à la fois sur la peau et dans l’esprit, les feuilles mortes, la dilution des odeurs dans celle de la terre mouillée. En novembre, les lames de pluie fantomatiques. Et en hiver, il ne pleut pas, il neige.

O. Odor (odeur)
Décris l'odeur qui te marque le plus dans ton quotidien. Café/mocha/chocolat chaud/Nutella/terre après la pluie/Nina/les pâtisseries à 9h du matin en ville/panini poulet aux herbes de Provence.

P. Piger (paresseux)
Ton péché capital. Euh… moi ? Péché capital ? Naan, connais pas du tout… S’il faut mettre un péché capital, j’dirais l’orgueil, vu que je ne vois pas comme des dons divins mes mérites. Mais sinon, mon pire défaut, c’est la contradiction.

Q. Quinta (prénom féminin)
Le prénom féminin que tu choisirais si tu devais avoir une fille. Par pitié pour cette fille, qu’elle ne me tombe pas entre les mains. Alberthe.

R. Rana (grenouille)
L'animal qui te ressemble. Mon entourage affectionne les noms d’animaux ; je suis donc un chat, une panthère, une renarde, une belette, une chèvre, un oiseau, une marsupilami, sans compter tous les animaux de dessins animés que je sais imiter.

S. Sagina (engraissement, bedaine)
Ce que tu ne peux t'empêcher de manger, tout en sachant pertinemment que ce n'est pas raisonnable. Justement, je peux m’empêcher (j’ai du contrôle sur moi-même, moi) ; mais ce qui fait que je ne suis pas anorexique selon mon entourage, ben, c’est le chocolat/Nutella.

T. Tibia (flûte)
L'instrument de musique qui t'émeut le plus. Le piano. Puis la guitare, le saxophone, le violon. Et le violoncelle.

U. Ucalegon (nom d'un Troyen)
Le prénom masculin que tu choisirais si tu devais avoir un fils. Lazare. Cf article Q.

V. Video (je vois)
Cite trois films que tu as vus et commençant par la même lettre. Dis ce que tu en as pensé. Princess Diaries, que j'adore; Paris, je t'aime, que j'aime très beaucoup; Pride and Prejudice, que j'ai moins aimé, parce que Mr Darcy, ben, il est moche.

W. Wardo (le Gardon, rivière)
Observe un planisphère, et choisis un cours d'eau dont le nom te fait rêver. Que t'évoque-t-il? La rivière de Tittibawassee. Midland, Michigan, USA. (Sur un planisphère à échelle mondiale, bien entendu ^^).

X. Xysticus (gymnase)
Un sport que tu détestes particulièrement. Volley. (Pour une fois que je réponds par un singulier à une question au singulier…)

Y. Yssopum (hysope, arbrisseau)
Y a-t-il un arbre ou une plante qui garde une place particulière dans tes souvenirs? Ben, la tige de bambou (non, sans blague !) et les roses. Puis la lavande, les cyprès, les sapins, les œillets, les eucalyptus, la vigne vierge, la bruyère, les nénuphars. (Avouez qu’on peut difficilement faire appel à un souvenir singulier.)

Z. Zotheca (boudoir, cabinet de repos)
Décris la bibliothèque de tes rêves. Soit une bibliothèque à la Montaigne, avec des bibliothèques tapissant les murs jusqu’aux plafonds, des poutres apparentes, un grand bureau un peu patiné au milieu, des banquettes encastrées sous les fenêtres qui donnent sur un grand jardin ; soit une bibliothèque à ciel ouvert donnant sur la mer.

Nov 2, 2008

Girl with Red Bag

En cherchant un peu, on trouve toujours.

Et voilà ce que j’ai ramené à la surface, en farfouillant un peu dans des malles qui n’avaient pas été ouvertes depuis le départ des USA, c’est-à-dire depuis maintenant 4 ans : un sac à main, d’un beau rouge-fuchsia cramoisi, marque : Chipie.

Ca fait tout de suite superficiel comme ça, mais lorsqu’on se rend compte que ce sac, abrité pendant tant d’années, a encore le parfum de la maison américaine, ça fait tout drôle. Je retrouve la moquette, les pièces, les murs, et puis, petit à petit, le fil des souvenirs se déroule, et c’est reparti pour une séance nostalgie. Le premier automne là-bas, la rentrée des classes, la découverte de l’Indian Summer, du cidre, du cinnamon, les dessins animés à la télé, les énormes magasins qui ouvrent 24/7, les écureuils, les livres des Berestein Bears, le premier Halloween, le premier Thanksgiving, les potirons que l’on sculpte et dont on garde la chair pour en faire de la pumpkin pie, la dinde et la cranberry sauce qui est d’abord très amère, et puis, et puis… On embellit toujours un peu le passé, en adoucissant les arêtes trop anguleuses, les couleurs trop crues, les larmes un peu trop incessantes. En revanche, les rires deviennent amples, éthérés, résonnant de tous leurs atomes, comme des bulles de cristal sur un ciel très, très bleu. On redécouvre Apollinaire, Supervielle, Maulpoix ; on réapprend ce que sont les alcools, le déchirement essentiel, le bleu.

So tomorrow, I’ll get to be the girl with the red Chipie bag in Paris…